C’est un tournant diplomatique et technique qui se dessine entre N’Djamena et Alger. Alors que le marché mondial de l’énergie est en pleine mutation, le Tchad et l’Algérie ont choisi de placer l’intelligence humaine au cœur de leur coopération. La visite officielle de la ministre tchadienne du Pétrole, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, en terre algérienne, marque le début d’une ère nouvelle : celle du transfert de savoir-faire.
L’Urgence de la Montée en Compétence
Au centre des discussions, un objectif clair : transformer la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) en un acteur de classe continentale. Pour y parvenir, le Tchad s’appuie sur l’expérience séculaire de l’Algérie dans le secteur des hydrocarbures.
Loin des simples déclarations d’intention, ce partenariat se veut pragmatique et chirurgical. Le plan d’action repose sur trois piliers :
L’audit des compétences : Identifier précisément les forces et les lacunes des cadres tchadiens.
L’immersion pratique : Des formations ne se limitant pas aux salles de classe, mais s’étendant directement sur les sites de production.
La gestion de carrière : Structurer l’évolution des talents pour pérenniser l’industrie nationale.
L’Éducation comme Socle Stratégique
La coopération ne s’arrête pas aux bureaux de la Société des Hydrocarbures du Tchad. Elle descend jusqu’aux bancs de l’école. L’Institut national supérieur du pétrole et de la géologie de Mao (INSPEM), véritable pépinière du secteur au Tchad, va bénéficier d’une cure de jouvence académique. Grâce à l’expertise de l’Institut Algérien du Pétrole (IAP), les cursus seront enrichis et adaptés aux réalités technologiques actuelles. Une manière de garantir que la prochaine génération d’ingénieurs tchadiens soit formée selon les meilleurs standards internationaux.
Vers des Accords Historiques
Après plusieurs jours de travail intensif, l’ambiance est à l’optimisme. Le cadre de coopération élargi est désormais tracé. Le prochain grand rendez-vous est déjà pris : la Commission mixte bilatérale, qui devrait transformer ces axes de travail en accords concrets et signés.
« Ce partenariat est la preuve qu’une synergie Sud-Sud forte est possible dans le secteur de l’énergie », commentent les observateurs locaux.
En misant sur le capital humain plutôt que sur la simple exploitation brute, le Tchad et l’Algérie dessinent les contours d’une souveraineté énergétique partagée.