Le 9 juin 2025, un nouveau « travel ban » édicté par l’ancien président américain Donald Trump est entré en vigueur, interdisant l’accès au territoire américain aux ressortissants de douze pays, dont le Tchad et le Congo-Brazzaville. Cette décision a provoqué une vive réaction de la part des autorités des deux nations africaines, qui affirment ne pas vouloir se laisser intimider.
Le Tchad, déjà visé par un précédent « travel ban » sous la première administration Trump, a exprimé son incompréhension et sa colère. Selon des sources diplomatiques, les raisons avancées par Washington concerneraient des lacunes dans le contrôle des passeports tchadiens, suspectés d’être délivrés à des non-ressortissants, posant ainsi un problème de sécurité pour les États-Unis. En riposte, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a annoncé la suspension de l’octroi de visas aux citoyens américains souhaitant se rendre au Tchad. Une décision forte qui souligne la « dignité et la fierté » d’un pays qui, bien que ne disposant pas des mêmes leviers économiques, entend faire valoir sa souveraineté face à ce qu’il considère comme une injustice. Pour le Tchad, cette nouvelle interdiction est particulièrement inopportun, alors que le pays cherche à redorer son image et à attirer des investisseurs après une période de transition.
Du côté du Congo-Brazzaville, l’annonce a été accueillie avec un sentiment d’agacement et d’incompréhension, les autorités qualifiant la situation de « malentendu ». Dès la publication de la liste, l’ambassadeur des États-Unis à Brazzaville, Eugène Young, a été convoqué par les autorités congolaises. Un responsable congolais a déploré le manque d’informations concrètes fournies par l’ambassadeur, suggérant que même les diplomates américains n’avaient que peu de détails sur les motivations précises de cette mesure. Le Congo-Brazzaville insiste sur le fait qu’il n’est ni un pays terroriste, ni un pays abritant des terroristes, et ne comprend pas son inclusion dans cette liste. Des sources indiquent que les taux de dépassement de la durée de validité des visas pour les ressortissants congolais seraient bien inférieurs à ceux d’autres pays.
Le nouveau « travel ban » de Donald Trump, qui touche majoritairement des pays africains (sept sur douze), est justifié par l’administration américaine par des préoccupations de « sécurité nationale » liées à des « déficiences » dans le contrôle des passeports, des taux élevés de dépassement de la durée de validité des visas, ou un manque de partage d’informations. Cependant, de nombreux critiques estiment que la liste manque de transparence et pourrait être motivée par des considérations politiques ou raciales.
La décision du Tchad de suspendre les visas pour les citoyens américains et la réaction du Congo-Brazzaville illustrent une volonté commune des pays africains de ne pas accepter passivement des mesures qu’ils jugent arbitraires et préjudiciables à leurs intérêts et à leur image sur la scène internationale. La situation soulève des questions sur la nature des relations bilatérales et la manière dont les pays en développement peuvent affirmer leur souveraineté face aux politiques des grandes puissances.