G5 Sahel, un outil à redynamiser et préserver afin de le mettre au servir de la sous-région aux prises avec les défis gigantesques sur le plan sécuritaire et en matière de développement. Raison pour laquelle, N’Djamena accueille ce lundi 20 février 2023, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat du G5 Sahel. C’est le 6ème du genre auquel vont participer les Présidents nigérien et mauritanien. Cette retrouvaille qui réuni autour du Chef de l’Etat, le Général MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO, le Président de la République du Niger, M. Mohamed Bazoum, celui de la République Islamique de Mauritanie M. Mohamed Ould El-Ghazouani, le Représentant du Président de la Transition du Faso, le Ministre d’Etat burkinabé chargé de la Défense Colonel-Major Kassoum Coulibaly et le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, l’Ambassadeur Eric Yemdaogo TIARE. Ce rendez-vous, ils comptent en faire certainement le point de départ d’une nouvelle dynamique pour le G5 Sahel.
Ils sont tous présent au palais de Toumaï depuis ce matin à l’exception du Mali qui avait claqué la porte à l’organisation sous régionale. Le sommet extraordinaire du G5 Sahel est désormais une rencontre entre les dirigeants de quatre pays africains, à savoir le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, qui travaillent ensemble pour lutter contre les menaces transnationales telles que le terrorisme, la criminalité organisée et l’immigration clandestine dans la région du sahel. Ce sommet est une opportunité pour les dirigeants de discuter des progrès accomplis jusqu’à présent et des défis à relever pour atteindre les objectifs de sécurité et de développement dans la région.
Au cours de ce sommet extraordinaire, les chefs d’Etat de l’espace du G5 Sahel ne manqueront pas de discuter principalement des questions liées à la sécurité, une préoccupation principale des populations de cette zone de l’Afrique confrontée depuis quelques années au terrorisme et à un banditisme entrainant ainsi des morts et des déplacements massifs de populations à l’intérieur et l’extérieur des pays membres. Rappelons que le Président Bazoum présent à Ndjamena depuis hier soir, était auparavant à Bruxelles, au siège de l’Union Européenne dans le cadre d’une mission de travail, et à Addis-Abeba en Ethiopie où il a participé au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, et présidé une session de la commission climat de la région Sahel de l’UA dont il est le président.
Parlant du Mali, les autorités de transition maliennes ont fait parvenir un communiqué le 15 mai 2022 annoncant leur retrait du G5 Sahel. Elles invoquent une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein de l’organisation. Ce retrait est survenu aussi après l’annonce début mai par les militaires de la fin du traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi que des accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de la force antijihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France. Il s’inscrit par ailleurs dans une volonté politique. « Cette décision ajoute de l’eau au moulin du discours souverainiste qui a pris de l’ampleur ces derniers mois et qui brosse le portrait d’un Mali anti-impérialiste qui s’érige contre un ordre régional présenté comme injuste et manipulé par l’Occident. »