Le Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU, a déclaré « l’urgence alimentaire » en raison de la « détérioration constante de la situation nutritionnelle » en raison de la guerre en Ukraine, selon un décret rendu public jeudi.
Selon les Nations unies, 4,1 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, soit près d’un tiers de la population. La situation s’est fortement aggravée ces derniers mois en raison d’une faible pluviométrie et de la hausse des prix des produits de première nécessité et de la guerre en Ukraine. Premières victimes de cette crise alimentaire, les enfants de moins de cinq ans. Le nombre de cas de malnutrition aigüe est alarmant.
Le décret, signé par le chef de la junte au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno, fait état d’un « risque grandissant que les populations encourent si aucune assistance humanitaire comprenant une aide alimentaire (…) n’est apportée ». « Le gouvernement fait appel à tous les acteurs nationaux et les partenaires internationaux à venir en aide aux populations », poursuit le décret.
L’offensive de la Russie contre l’Ukraine qui assurent notamment à elles deux 30% des exportations mondiales de blé a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008, rapporte Africaradio. L’ONU craint « un ouragan de famines », essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie.