Au Tchad, plus de 400 médecins qualifiés se sont mobilisés mardi 11 juin 2024 à la faculté de médecine dans l’intention de dénoncer le retard inexplicable de leur intégration à la fonction publique. Ces jeunes diplômés ont exprimer leur frustration et leur profond mécontentement face à une situation qui les prive de toute perspective professionnelle
Ils sont un peu plus de 400, ces jeunes diplômés en médecine, qui se sont mobilisés le mardi 11 juin 2024, au sein de leur faculté pour dénoncer le retard inexplicable de leur intégration à la fonction publique. Malgré des dossiers complets et déposés auprès du ministère de la formation publique, ces médecins en instance d’intégration se retrouvent confrontés à un chômage inacceptable.
La situation est d’autant plus regrettable que le Tchad fait face à un déficit alarmant en personnel médical. Les épidémies de paludisme, de choléra et de rougeole continuent de ravager les populations, ajouté à cela l’afflux de réfugiés pour la plupart soudanais, à l’Est aggrave encore la situation sanitaire. Médecins sans frontière renseigne que depuis Avril dernier sur les 500.000 réfugiés soudanais qui sont arrivés, 300.000 enfants manquent de soins adéquats faute du manque de personnel soignants.
Pour Le Dr Mahamat Brahim Dahab, porte-parole du collectif des médecins en instance d’intégration, le retard observé dans le processus d’intégration dès lors s’apparente à une tragédie nationale. Ce dernier déplore le fait que leur compétence et leur dévouement restent inutilisés alors que leurs concitoyens ont désespérément besoin de soins médicaux.
Face à ce qu’ils qualifient d’injustice, ces jeunes diplômés réclament des mesures immédiates. Notamment l’accélération de leur intégration à la fonction publique pour répondre aux besoins urgents du système de santé, la transparence sur l’État de leurs dossiers et les obstacles qui freinent leur intégration et le dialogue ouvert avec les autorités compétentes pour trouver des solutions concrètes et durables à cette crise.
En outre, le collectif « lance un appel urgent au chef de l’État Mahamat Idriss Déby, pour qu’il prenne la situation au sérieux et agisse sans délai pour intégrer ces jeunes médecins talentueux ». Nous sommes prêts et désireux à servir notre pays, « ne laissez pas notre volonté de contribuer à la santé publique se perdre dans l’inaction bureaucratique », a lancé le Dr Mahamat Brahim président du collectif.
Au regard de tous les défis sanitaires en perspective au Tchad, avec notamment la forte présence des réfugiés soudanais, le gouvernement gagnerait à résoudre cette crise et à intégrer ces médecins qualifiés dans le système de santé
