C’est pour soutenir le développement des énergies renouvelables dans le pays que le gouvernement a bénéficié de ce financement. Les fonds vont servir à subventionner les entreprises, question d’accroître l’accès à l’électricité à partir des systèmes solaires photovoltaïques.
Dans un effort concerté pour atteindre son objectif de 25 % de contribution des énergies renouvelables au mix énergétique d’ici 2030, le Cameroun a obtenu le soutien de la Banque mondiale à travers le projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (Rogeap). Ce partenariat, annoncé le 12 juin 2024 par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, permettra au pays de bénéficier de subventions pouvant atteindre 250 000 USD.
Ces fonds seront répartis en trois catégories distinctes. La première, dite de contrepartie, s’échelonne de 10 000 à 25 000 USD et vise à soutenir les jeunes entreprises prometteuses du secteur. La deuxième, dite d’entrée de marché, s’élève entre 25 000 et 150 000 USD. Enfin, la troisième catégorie, axée sur la performance, s’étend de 150 000 à 250 000 USD et cible les entreprises évoluant sur des marchés difficiles.
Bien que le taux d’accès à l’électricité soit relativement élevé en zone urbaine (90 %), il reste encore en deçà de 40 % en milieu rural. C’est dans cette perspective que le projet Rogeap entend jouer un rôle prépondérant dans l’atteinte de l’objectif de 1500 mégawatts d’ici 2035, en s’appuyant sur le déploiement de systèmes solaires photovoltaïques hors réseau.
Selon Arnaud Kouadio, expert en suivi-évaluation du Rogeap, il est crucial que le secteur bancaire saisisse les opportunités offertes par le solaire. Le projet vise en effet à créer un marché régional pour les produits solaires hors réseau, en soutenant l’ensemble des parties prenantes, des gouvernements aux utilisateurs finaux, en passant par le secteur privé et les institutions financières.
Doté d’un financement conjoint de la Banque mondiale, du Fonds de technologie propre et de la Direction générale de la coopération internationale des Pays-Bas, estimé à plus de 330 millions de dollars, le Rogeap s’inscrit dans la stratégie énergétique camerounaise axée sur le développement de 50 mini-centrales hydroélectriques et la promotion de l’énergie solaire photovoltaïque. Avec un gisement solaire moyen d’environ 5 kWh/m²/jour, le Cameroun dispose d’un potentiel solaire important qui pourrait contribuer à combler le déficit énergétique, notamment en milieu rural. L’apport des énergies renouvelables devrait ainsi permettre d’améliorer la qualité de l’offre énergétique dans le pays, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de développement économique et social.