Un ancien haut responsable du contre-espionnage du FBI a été arrêté et accusé d’avoir aidé un oligarque russe à échapper aux sanctions américaines, a annoncé le ministère de la Justice, lundi.
Charles McGonigal, 54 ans, a été placé en détention, samedi, de même que Serguei Shestakov, 69 ans, un ancien diplomate soviétique puis russe, reconverti en interprète et devenu citoyen américain.
Un acte d’accusation à cinq volets, rendu public lundi dans le district sud de New York, accuse les deux hommes d’avoir violé et conspiré pour enfreindre les sanctions américaines, ainsi que d’avoir été impliqué dans le blanchiment d’argent.
Shestakov est par ailleurs poursuivi pour avoir menti aux enquêteurs fédéraux, une accusation liée à un entretien avec des agents du FBI en novembre 2021, au cours duquel l’ancien-diplomate russe est accusé d’avoir menti aux agents au sujet de son lien et de celui de McGonigal avec un individu qui servait d’agent à l’oligarque.
Les deux hommes auraient aidé Oleg Deripaska, un oligarque russe visé par des sanctions américaines depuis 2018 pour son rôle dans l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie. Ils sont accusés d’avoir enquêté sur un oligarque russe rival pour le compte de Deripaska, en échange de ce que la Justice a qualifié de « paiements occultes. »
Les paiements auraient été effectués par le biais de sociétés écrans, et les deux hommes sont accusés d’avoir tenté de dissimuler le nom de Deripaska en s’abstenant de le nommer directement dans les échanges de messages électroniques.
En plus d’être soumis à des sanctions économiques américaines, Deripaska a été inculpé en septembre pour avoir cherché à se soustraire directement aux sanctions américaines.
McGonigal a été agent spécial responsable de la division du contre-espionnage du FBI à New York pendant deux ans, jusqu’à sa retraite du bureau en 2018. Lui et Shestakov doivent faire leur première comparution devant le tribunal dans le courant de l’après-midi de lundi.
S’il est reconnu coupable, McGonigal risque jusqu’à 80 ans de prison. Shestakov risque quant à lui jusqu’à 85 ans de réclusion.