Bissau – Le chaos politique s’abat une nouvelle fois sur la Guinée-Bissau. Ce mercredi 26 novembre 2025, un groupe militaire baptisé « Haut Commandement Militaire » a annoncé avoir pris le contrôle du pays et dissous les institutions. Ce coup de force intervient dans un contexte de forte tension post-électorale, moins de 24 heures avant que la Commission Électorale Nationale (CNE) ne publie les résultats provisoires du scrutin présidentiel du 23 novembre.
Un coup de force orchestré par le chef de la Maison Militaire
L’opération a été menée par des soldats sous la direction du Général Denis N’canha, une figure centrale de la sécurité présidentielle en tant que chef de la Maison Militaire du palais. L’annonce, qui a plongé Bissau dans l’incertitude totale, met brutalement fin à l’attente fébrile des résultats officiels.
Dans son communiqué, le Général N’canha a justifié cette intervention militaire par la nécessité de mettre fin à « l’instabilité politique chronique » et aux « tentatives de manipulation du processus électoral » qui, selon le Haut Commandement Militaire, menaçaient « l’unité et la paix nationale. »
L’aboutissement des tensions post-électorales
Cette intervention militaire survient à un moment particulièrement critique et est perçue comme la conséquence directe des turbulences des derniers jours :
– Tensions Électorales : Le coup d’État fait suite aux fortes tensions post-électorales, exacerbées par la publication illégale et controversée de résultats non officiels par l’un des candidats, en violation flagrante de la loi électorale.
– Annulation du Scrutin : Le coup de force annule de fait le processus démocratique en cours, y compris l’élection présidentielle tenue il y a trois jours. L’action cible manifestement l’appareil d’État en place, notamment l’équipe du président sortant, Umaro Sissoco Embaló.
– Délai Non Respecté : L’armée s’empare du pouvoir à seulement quelques heures de l’échéance légale fixée au jeudi 27 novembre pour l’annonce des résultats provisoires par la CNE.
Couvre-feu, Suspension de la Constitution et Appel au Calme
En prenant les rênes du pays, le Haut Commandement Militaire a mis en place des mesures d’urgence :
– Suspension de la Constitution et dissolution des institutions.
– Couvre-feu immédiat sur l’ensemble du territoire.
– Fermeture des frontières aériennes et terrestres.
Le Général N’canha a appelé la population au calme et a assuré que l’armée remettrait le pouvoir à des civils « après une période de transition visant à réformer les institutions », une promesse habituelle lors de ce type d’intervention.
La communauté internationale, en particulier la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), déjà fortement impliquée dans la médiation dans le pays, est attendue pour une réaction urgente et ferme face à ce retour de l’instabilité militaire
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