Lundi, des manifestations ont éclaté à Abéché en protestation à la cérémonie d’intronisation, prévue la semaine prochaine, d’un nouveau chef de canton dans la province. Au moins cinq personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées selon les organisations de défense des droits de l’homme. Les autorités ont « regretté les pertes en vie humaine » dans un communiqué avant d’envoyer une mission ministérielle sur place.
Les manifestations sont suspendues le temps du deuil à Abéché, mais la situation reste tendue selon un habitant sur place. Il explique que les familles « refusent d’enterrer leurs proches morts lors des événements ». Elles demandent aux autorités qu’elles tiennent pour responsables de le faire.
Pour décrisper la situation et éviter une escalade de violences, quatre ministres ont fait le déplacement, dont Mahamat Ahmat Alhabo, ministre de la Justice et natif d’Abéché. Également présents, le ministre de la Sécurité publique et le ministre de l’Administration du territoire.
Objectif : négocier avec les manifestants
Les premiers gestes d’apaisement ont été faits : les ministres ont rencontré les blessés des manifestations à l’hôpital. Ils doivent aussi présenter leurs condoléances aux familles endeuillées, explique sur les réseaux sociaux, Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement présent sur place.
Reste un gros morceau à négocier selon les manifestants : l’annulation du décret de création du canton de Bani Halba. C’est ce qui a mis le feu aux poudres à Abéché. Sur cette revendication, aucun détail n’a pour l’instant été donné par les autorités.