Les sapeurs-pompiers continuent de s’activer après pour sortir d’éventuels corps des décombres, mais 23 corps sont déjà dénombrés.
Depuis la survenue de la tragédie, dimanche. Octobre 2023, 23 corps sans vie ont été sortis des décombres. L’éboulement qui a eu lieu au quartier de Mbankolo, à Yaoundé, a été causé par de fortes pluies survenues dimanche 8 octobre 2023. « Hier nous avons extrait 15 personnes décédées et ce matin nous en avons extrait huit. Nous continuons à chercher », a déclaré sur place, lundi matin, à des journalistes David Petatoa Poufong, commandant en second du corps national des sapeurs-pompiers.
La même source précise que les corps des huit victimes retrouvées lundi ont été chargés en milieu de matinée à bord d’un véhicule pick-up des pompiers. Recouvertes de draps blancs, les dépouilles ont été acheminées dans les morgues. La scène s’est déroulée devant une foule compacte de badauds mais aussi de proches qui pleuraient. Le drame s’est produit en début de soirée dimanche dans le quartier de Mbankolo, dans la périphérie nord-ouest de Yaoundé. L’éboulement a été provoqué par la rupture d’une digue retenant les eaux d’un lac artificiel situé en hauteur. L’éboulement a emporté des dizaines de maisons construites sur le flanc de cette colline qui surplombe Yaoundé.
Le gouvernement sur les lieux du drame
À Mbankolo, c’est l’émoi et la consternation. Sontà leur comble.. Ce lundi, le ministre de l’Administration territoriale et son homologue de l’Habitat et du Développement urbain sont descendus sur les lieux du drame. Paul Atanga Nji et Célestine Ketcha Courtes sont venus constater les dégâts causés par l’éboulement de terrain de Mbankolo, précisément à Nkol Etam maison blanche. La délégation ministérielle a également transmis aux familles endeuillées, les sincères condoléances du chef de l’Etat.
Accompagnement psychologique
Un Système de gestion des incidents est désormais mis en place avec une cellule d’écoute. En même temps, le ministre de la Santé publique annonce aussi un accompagnement psychologique pour les familles. « Pour la gestion de l’incident survenu à Mbankolo ce 8/10/2023, en plus de la prise en charge des blessés, un SGI est mis en place avec une cellule d’écoute au 1510 et au CURY, pour l’accompagnement psychologique des familles, à qui j’exprime la proximité du Gouvernement », a annoncé Manaouda Malachie dans un tweet.
11 mois après Damase
Ce drame intervient onze mois seulement après celui du quartier Damase survenu le 27 novembre 2022. Un affaissement de terrain lors d’une réunion en hommage à des défunts dans ce quartier populaire de Yaoundé, avait fait une quinzaine de morts. A Damase comme à Mbankolo, les populations ont été appelées à déguerpir ces zones à risques. En vain. Le drame survenu il y a quelques jours vient rappeler la dangerosité à habiter des zones non constructibles, en dépit des politiques publiques défaillantes enterme de logements décents.
Ketcha Courtes sonnait pourtant l’alerte
La ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) avait prescrit des mesures aux maires des villes suite à l’effondrement d’un immeuble de 4 niveaux dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier à Douala. Dans sa lettre-circulaire adressée aux maires Cameroun le 28 juillet 2023, Célestine Ketcha Courtes attirait l’attention sur le fait que les changements climatiques amplifient les risques de désastres humains, en particulier dans les villes du fait de la plus grande densification de l’habitat.
La Minhdu rappelait aux acteurs urbains et aux populations que les règles d’urbanisme constituent des instruments pertinents de prévention qu’il convient plus que jamais de respecter. Trois mois plus tard, de fortes pluies abattues dans la soirée du 8 octobre à Yaoundé, ont emporté des maisons construites sur le flanc de la colline de Mbankolo. Le bilan provisoire est d’une vingtaine de morts. C’est à croire qu’en dépit de la mise en garde des autorités, les populations restent de marbre, mettant ainsi leurs vies en péril.