Le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a présidé le mardi 8 avril 2025 à Yaoundé, la cérémonie d’ouverture de la 111e Session du Conseil International du Cacao (ICCO). C’était en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des chefs de missions diplomatiques.
La question du cacao est une réelle préoccupation pour nos populations depuis deux ans. La raison principale est la place choix que s’est donnée la petite fève sur le marché mondial. Sauf que plusieurs problèmes persistent, celui de la réelle rétribution des agriculteurs locaux, et les nouvelles mesures de l’Union Européenne sur les importations de cacao. De gros défis dont le rassemblement de Yaoundé attend des résultats.
Dans son allocution de circonstance, le Ministre du Commerce, qui est par ailleurs Président en exercice du Conseil International du Cacao, s’est focalisé sur les attentes de Yaoundé. « Il nous faut apporter des réponses aux interrogations et attentes légitimes des acteurs. Il nous faut rassurer les uns et les autres. Nous n’avons pas le droit de décevoir », a-t-il déclaré avec fermeté.
En priorité…
En guise de priorité, la juste rémunération des producteurs. Citant les travaux des experts, le Ministre a souligné que les cacaoculteurs ne perçoivent qu’environ 7% de la valeur générée par le cacao, une situation qu’il juge insuffisante. Pour appuyer son propos, Luc Magloire Mbarga Atangana a repris les paroles fortes prononcées par la Reine Mathilde de Belgique lors de la 5ème Conférence Mondiale du Cacao à Bruxelles, qui plaidait pour « combler le fossé qui existe entre le revenu réel des producteurs et le revenu décent auquel ils peuvent légitimement aspirer ».
La manipulation des statistiques
Le Ministre a également dénoncé avec vigueur le manque de fiabilité des données sur la production mondiale de cacao. « L’expérience des dernières années a apporté la preuve du peu de fiabilité de ces données, qui ne prennent pas en compte la réalité sur le terrain », a-t-il affirmé, évoquant même une forme de « concours Lépine » entre pays producteurs qui chercheraient à manipuler leurs statistiques.
Cette opacité ne se limite pas à l’offre, mais concerne également les stocks détenus par l’industrie et la demande réelle de broyage dans les pays consommateurs. « Comment peut-on dès lors travailler sérieusement et prétendre, paradoxalement, à des prix transparents et rémunérateurs, alors que l’on n’est pas soi-même transparent ? », s’est interrogé Luc Magloire Mbarga Atangana. La rencontre de Yaoundé, d’un ton assez élevé a donné de voir les inégalités inhérentes à ce secteur, malgré l’embellie apparente.