Près de 200 personnes ont participé mercredi 22 mars à Bangui, la capitale de la Centrafrique, à une manifestation en soutien à la Chine et à la Russie, quatre jours après le meurtre de 9 Chinois sur un site minier dans le centre du pays. Le rassemblement de près de 200 personnes à l’appel du Front Républicain, proche du gouvernement a commencé dans la matinée et s’est achevé à la mi-journée au pied du monument d’hommage aux forces armées (FACA) et à ses alliés russes.
Les manifestants ont brandi des drapeaux russes et des banderoles proclamant notamment «Soutien à la Chine» ou encore «La Russie c’est Wagner, nous aimons la Russie et nous aimons Wagner», et déposé une gerbe de fleurs devant l’ambassade de Chine. Dimanche, 9 ressortissants chinois ont été tués dans l’attaque d’un site minier dans le centre du pays. Une commission d’enquête a été ouverte tandis que le président chinois Xi Jinping a appelé à «sévèrement punir» les coupables. «Nous sommes là pour partager la douleur de la population chinoise qui est un partenaire incontournable de construction en Centrafrique», a déclaré Saint-Clair Banga-Bingui, secrétaire-adjoint du Front Républicain.
Bangui accuse la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, d’être à l’origine de cette attaque. L’alliance rebelle a rejeté ces accusations, pointant du doigt les « mercenaires russes (de l’organisme paramilitaire) Wagner» avec la complicité du gouvernement. La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé une offensive sur Bangui et Faustin Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint les quelques centaines déjà présentes depuis 2018, permettant de repousser l’offensive des rebelles puis de les refouler d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient, mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État centrafricain.