Le Cameroun repart cette année avec trois prix spéciaux au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), le plus grand évènement cinématographique en Afrique qui a refermé ses portes samedi 4 mars dans la capitale burkinabè.
Le Prix Paul Robeson a été décerné à Cyrielle Raingou pour son long métrage documentaire « Le Spectre de Boko Haram » dans la section « Perspectives ». Ce prix est doté d’une enveloppe d’une valeur de deux millions de FCFA. Dans ce documentaire récompensé par le Tigre d’Or du festival de Rotterdam (Pays-Bas), la réalisatrice camerounaise dépeint, à hauteur d’enfant, les ombres laissées dans la vie des habitants par les exactions commises par le groupe terroriste qui sévit depuis bientôt dix ans dans la région de l’Extrême-Nord.
Le prix Sembène Ousmane de Ecobank et le prix Plan international de l’égalité aux filles pour la combativité et l’innovation en faveur des filles, d’une valeur chacun de 5 millions de FCFA, ont été attribués à « The Planters Plantation » de Eystein Young Dingha. Le long métrage du jeune cinéaste, meilleur film aux derniers Écrans noirs, était en lice pour l’Étalon d’or de Yennenga, la récompense suprême du Fespaco. Mais c’est le Tunisien Youssef Chebbi qui a remporté ce prix tant convoité pour son film « Ashkal ».
Cyrielle Raingou et Eystein Young Dingha sauvent ainsi l’honneur du Cameroun lors de cette 28e édition. En 2021, le cinéma camerounais était rentré bredouille du Fespaco. Néanmoins, depuis les cinq dernières éditions, le pays a au moins un candidat en course pour l’Étalon d’or de Yennenga. Mais la seule récompense du genre remportée jusqu’ici par le Cameroun remonte à 1976 avec « Muna Moto » (l’enfant de l’autre, en langue duala), célèbre film de Jean-Pierre Dikongue Pipa.