L’accès aux services de santé mentale reste inégal, avec entre 75 et 95 % des personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire, incapables d’accéder aux services de santé. C’est la raison pour laquelle la Fédération mondiale pour la santé mentale a retenu le thème » la santé mentale dans un monde inégal » comme thème de la 29e édition de la journée mondiale de la santé mentale qui se célébré ce dimanche 10 octobre 2021.
Au Cameroun, la commission des droits de l’homme (CDHC) constate pour le déplorer que peu de personnes, y compris les membres des Forces de défense et de sécurité confrontés à la barbarie des terroristes à l’Extrême-Nord, au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, ne bénéficient des services de santé mentale de bonne qualité du fait du nombre insuffisant du personnel de santé et des formations sanitaires spécialisées.
La Commission observe par ailleurs avec inquiétude les actes de discrimination et de stigmatisation perpétrés par les populations à l’encontre des personnes atteintes de maladies mentales et leurs familles. Tout en saluant les mesures gouvernementales adoptées dans le but de venir en aide aux personnes atteintes de maladies mentales, notamment: l’opération « zéro malade mental errant dans les rues de Yaoundé », lancée le 6 mai 2021 par le ministère de la Santé, le ministère des Affaires sociales et la mairie de la Ville de Yaoundé, qui a pour objectif de ramener ces personnes vulnérables, souvent abandonnées par leurs familles, dans des formations sanitaires spécialisées afin qu’elles y reçoivent un traitement médical et psychologique approprié, ainsi qu’une aide à la réinsertion sociale ; l’introduction des enseignements de psychologie médicale, de sémiologie psychiatrique et de pathologie psychiatrique dans les facultés de médecine du Cameroun par le ministère de la Santé publique et par le ministère de l’Enseignement Supérieurs ; la création par l’Institut de psychotraumatologie et de médiation du Cameroun (IPM) , d’un centre de psychotraumatologie et de médiation du Cameroun ( CPM ) le 14 décembre 2019, avec pour activités phares l’accueil, l’écoute et le suivi psychologique et psychiatrique des victimes d’abus, de viols, de violences physiques, de traumatismes et des catastrophes naturelles .
L’institution chargée promouvoir les droits humains au Cameroun, encourage le Gouvernement, les partenaires au développement et certaines organisations de la société civile qui travaillent sans relâche pour promouvoir et protéger le droit à la santé physique et mentale des populations. Dans une note signée le 08 octobre 2021 de BOUBA HAWE HAMMAN, présidente de la sous-commission en charge de la promotion des droits de l’homme, la commission créée par la loi du 19 juillet 2019 et entrée en fonction le 29 avril 2021, recommande que les mythes et croyances autour de la santé mentale qui empêchent les familles de rechercher des soins médicaux et qui amènent les communautés à stigmatiser et à discriminer les personnes souffrant de troubles mentaux et leurs familles, soient dénoncés et abolis à travers par la sensibilisation pour le changement de comportement.
En rappel, la Journée mondiale de la Santé mentale a été lancée en 1992 par la Fédération mondiale pour la Santé mentale (FMSM). Cette journée reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vise à sensibiliser, à plaider contre la discrimination et la stigmatisation sociale des personnes atteintes de troubles mentaux, ainsi que de la stimulation des investissements à grande échelle dans ce domaine sanitaire.