Le RDPC remobilise ses troupes, le MRC prépare un congrès, le SDF et d’autres partis recollent les morceaux pour se refaire une santé, … les joutes s’annoncent houleuses.
Jean Kuete le secrétaire général du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais est sur les starting block d’une tournée nationale qui le conduira dans les dix régions du Cameroun. C’est dire si au RDPC, on prépare déjà les prochaines échéances électorales. D’ailleurs, le secrétaire général du Comité central du parti majoritaire a présidé la semaine dernière un séminaire de formation à Yaoundé. C’est le point de départ d’une tournée qui conduira Jean Kuete dans toutes les dix régions du Cameroun. Au fait, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) prépare déjà le terrain pour les prochaines échéances électorales.
Rencontrer les cadres et la base
Il sera notamment à la rencontre des cadres, militants et sympathisants du parti pour les remobiliser en prélude aux élections qui se profilent à l’horizon. Dans ce cadre, Jean Nkueté a lancé un appel à l’union. « Notre formation politique est au cœur des prochains scrutins. Il va falloir préparer les prochaines échéances électorales avec sérieux et éviter toutes formes de divisions », a déclaré Jean Kuete aux militants du RDPC.
La convention du MRC annoncé pour décembre
La nouvelle officielle annonçant la tenue du prochain congrès du MRC est connue depuis le 20 juin 2023. La troisième convention du MRC se tiendra les 9 et 10 décembre 2023 au Palais des congrès de Yaoundé. Lors de la tenue de cette plus haute instance de prise de décisions de la formation politique, les militants vont procéder au renouvellement des organes dirigeants au niveau central. Les délégués habilités vont procéder à l’élection d’un nouveau président du parti, celui qui sera son candidat lors de la présidentielle de 2025 prochaine.
A cet effet, Maurice Kamto, actuel président national du parti est le seul candidat connu à sa propre succession à la tête du MRC. Lors de la dernière présidentielle en octobre 2018, l’avocat aurait bien représenté le parti. Il est arrivé 2è après le vainqueur, le chef de l’Etat Paul Biya. Au moment où s’annonce l’élection du nouveau président du MRC, le parti traverse des tensions internes. Pour la plupart, elles tournent autour de la présidence du parti, poste qu’occupe l’universitaire et qui attire des convoitises.
Certains militants et cadres du parti auraient souhaité voir Maurice Kamto céder sa place. Me Richard Tamfu, membre du directoire du MRC pense cet effet que Maurice Kamto qui aura 71 ans en 2025 sera trop vieux comme Paul Biya pour être le bon candidat à la présidence de la République.
Traduit devant l’instance en charge de la discipline, Me Tamfu bénéficie du soutien d’une femme de poids. Me Michèle Ndoki qui était jusque-là l’une des vice-présidentes du parti et candidate déclarée à la présidence dudit parti a pris sa défense. Pour elle, pas question d’exclure Me Tamfu en raison de ses opinions, qui semblaient plutôt militer en faveur de sa candidature.
Cependant, à cause de sa volonté de challenger Maurice Kamto et des propos tenus pour tenter de renverser ce dernier, Michèle Ndoki s’est attiré des ennuis. Elle a été exclue du parti le 06 juillet dernier. Le motif général invoqué par le directoire à son encontre est le » refus manifeste de se conformer à la ligne politique et à la discipline du parti ». Chargée par le secrétaire général du parti, elle a été reconnue coupable de multiples allégations « mensongères et diffamatoires à l’encontre du président national du MRC sur les réseaux sociaux le 7 juin dernier. Pour le moment, le président du parti, président sortant, est le seul coq qui chante en attendant le lever du jour le 10 décembre 2023. Il reste encore quatre mois environ et le public saura si ce leader sera en compétition ou ira au congrès sans adversaire.
SDF : Le congrès annoncé pour les 28 et 29 octobre prochains
En l’absence de John Fru Ndi, malade, le premier vice-président du Social Democratic Front (SDF) a dirigé, le 3 juin dernier, une session du comité exécutif national consacrée aux préparatifs du prochain congrès du parti. Un galop d’essai pour celui qui apparaît comme le futur dirigeant de la célèbre formation d’opposition. Était-ce pour lui une répétition générale avant le congrès qui, à moins d’un coup de théâtre, devrait le voir accéder à la présidence du Social Democratic Front (SDF) ? Répondant aux questions des journalistes, ce 3 juin, quelques minutes après la tenue du comité exécutif national (NEC), Joshua Osih a voulu afficher une certaine sérénité malgré le tourbillon médiatico-judiciaire dans lequel sa formation politique est emportée depuis plusieurs mois.
Pour le moment, il tient les rênes du parti, tout en sachant qu’il est sur une surface glissante, plusieurs de ses camarades rentrés en rébellion contre Fruh Ndi lui en veulent aussi, du fait de sa grande proximité avec le feu Chairman, qui avait visiblement fait de lui son dauphin politique. Si les querelles sont en sourdine depuis le décès de Ni john, cela ne veut pour autant pas dire que la sérénité règne. Au contraire, les batailles de positionnement font rage, le protégé de Fruh Ndi se retrouve sans bouclier politique, le plud grave encore est qu’il a fait piètre figure lors de la présidentielle de 2018. Le sdf semble donc avoir besoin d’une nouvelle énergie, non seulement pour recouvrer ses lettres de noblesses, mais également pour améliorer son score lors de la présidentielle de 2025.
En gros
Les informations glanées dans plusieurs états major des partis politiques témoignent tantôt d’un programme de préparatifs de la présidentielle de 2025 à implémenter, tantôt des hésitations liées soit aux convictions des partis soit aux moyens à déployer pour la cause. Certains petits partis sont cependant positionnés sur la présidentielle et n’attendent que le jour J. Le député Cabral Libih va encore être le candidat de son parti aux élections présidentielles.