A eux seuls, le Cameroun et le Gabon sont à l’origine de 60% des transactions financières faite en zone CEMAC en 2022, selon un rapport publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Des transactions faites notamment via la monnaie électronique à travers la plateforme du Groupement interbancaire et monétique de l’Afrique centrale (Gimac).
Il est demandé au Conseil national de transition, d’examiner en urgence le projet de loi d’amnistie générale pour les faits commis pendant les événements du 20 octobre 2022. Cet accord qui prévoit l’amnistie des auteurs de ces massacres est considéré comme une impunité accordée aux bourreaux, selon les victimes et les organisations de défense des droits humains au Tchad. Cependant le compte rendu du dernier conseil des ministres souligne que ce projet de Loi est la résultante de la volonté affichée du gouvernement pour la paix et la réconciliation et au respect intégral de l’accord de réconciliation signé le 31 octobre 2023 entre le gouvernement et le parti les transformateurs sous l’égide du chef de l’Etat Congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le projet de loi portant amnistie générale pour les faits commis lors des événements du 20 octobre 2022, intervient une semaine après la signature de l’accord de principe de Kinshasa, autorisant le retour de l’opposant Succès Masra au Tchad.
Une grâce a d’ores et déjà été accordé aux manifestants arrêtés et condamnés de 18 mois à 5 ans de prison ferme. Pour rappel, le 20 octobre 2022 des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale et de plusieurs villes de province du Tchad pour protester contre la prolongation de la transition militaire entamée à la suite du décès du président Idriss Déby Itno le 21 avril 2021. Les conclusions du « dialogue national inclusif et souverain » organisé par la classe dirigeante faisaient état de la prolongation de dix-huit mois de la durée de la transition. Elle ouvrait également la voie à une candidature du Général Mahamat Idriss Déby, à la future élection présidentielle si ce dernier le souhaitait.
Les forces de défense et de sécurité avaient ouvert le feu sur la foule. Le bilan officiel évoqué par les autorités pour qui ces manifestations étaient considérées comme une « tentative d’insurrection » est de 73 morts. Pour la Commission nationale des droits de l’homme, ainsi que plusieurs ONG et l’opposition, le bilan va au-delà de chiffres évoqués par Ndjamena puisque le nombre de victimes serait compris entre 128 à 300.