Dans un communiqué publié le mardi 26 Novembre, la diplomatie azerbaïdjanaise a indiqué à l’ambassade de France dans leur pays, que deux de leurs diplomates doivent quitter le pays sous 48 heures. Les raisons évoquées sont une incompatibilité de certaines activités menées par ces derniers avec leurs réels statuts dans le pays.
L’Azerbaïdjan a annoncé mardi l’expulsion de deux diplomates français pour des activités « incompatibles avec leur statut », dans un contexte de tensions entre les deux pays au sujet du soutien de Paris à l’Arménie.
L’ambassadrice de France, Anne Boillon, a été convoquée au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères pour se faire notifier « une protestation ferme contre des actes de deux employés de l’ambassade de France incompatibles avec leur statut diplomatique », a indiqué la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué, sans plus de détails.
Bakou hausse le ton contre Paris
Les deux diplomates doivent quitter l’Azerbaïdjan sous 48 heures, selon la même source. Ces derniers mois, l’Azerbaïdjan a accusé la France de « déstabiliser » le Caucase en apportant son aide à l’Arménie, rival de Bakou dont elle est un soutien historique.
En novembre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait accusé Paris de favoriser de « nouvelles guerres » en armant Erevan. L’Arménie et l’Azerbaïdjan entretiennent des relations conflictuelles, notamment à cause du Haut-Karabakh, territoire séparatiste que Bakou a reconquis en septembre.
Les deux voisins s’étaient affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de cette enclave, l’une entre 1988 et 1994 et l’autre à l’automne 2020.
La France, en position de médiateur
Bakou et Erevan ont récemment annoncé leur volonté de normaliser leurs relations et assurent qu’un accord de paix pourrait être signé prochainement, mais les pourparlers n’avancent guère.
La France, terre d’accueil d’une importante diaspora arménienne, s’est impliquée ces derniers mois dans la médiation entre ces deux anciennes républiques soviétiques, et a en outre affiché son soutien sans faille à l’Arménie.
Dans ce contexte, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a refusé de se rendre en octobre à un sommet européen à Grenade (Espagne) et de participer à une réunion avec le président français Emmanuel Macron, affirmant qu’il avait des positions biaisées en faveur des Arméniens.
Fin novembre, l’Azerbaïdjan a par ailleurs accusé la France, l’Allemagne et les Etats-Unis d’être impliqués dans le « financement illégal » d’un média d’investigation récemment visé par deux arrestations.