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Edito : afficher les prix

Le refrain sonne à la fois comme une évidence, une vérité et une  réalité  aux oreilles de tous : le Cameroun est un pays corrompu. Et ce ne sont pas les différents rapports et classements  de la CONAC, les nombreux membres du Gouvernement,  dont un tout premier ministre,  dans l’univers carcéral, l’évocation de ce  phénomène dans les différentes adresses du Président de la République à la Nation qui nous démentiraient  à propos. Mais si les projecteurs sont généralement braqués  sur  certains types et formes  de corruption, la tendance est grande de négliger un des facteurs qui la favorise dans le service public : le non affichage des barèmes et ou de la loi. Sinon, comment expliquer qu’au Cameroun, les frais pour l’établissement d’un extrait de casier judiciaire par exemple varient de 2500 frs dans une ville secondaire à 5000 frs dans une grande métropole ?

Qu’est ce qui peut justifier une telle différence de prix pour la même pièce si ce n’est l’opacité dans la publication d’un barème précis et clair ?Au nom de  quoi les fonctionnaires des grandes  métropoles doublent-ils les tarifs de ce service en comparaison à ceux des juridictions des villes secondaires ? N’est-ce pas le même service proposé et offert par la même administration et le même État à tous ? Quel est le tarif appliqué pour une opération chirurgicale spécifique dans un hôpital public au Cameroun si c’est pour une hernie, une césarienne, une fracture, un accident ou un cancer ? Nul ne peut le dire avec exactitude et certitude. Un  barème des prix de services offerts dans les hôpitaux  existe-t-il ? Si oui, combien peuvent prétendre l’avoir déjà vu et consulté ? Et pourquoi ne l’affiche-t-on pas ?

Et s’il n’existe pas, qu’est-ce qui empêche de le créer ? N’est-ce pas ce vide qui pousse chacun à se permettre d’avoir ses prix d’un médecin à un autre dans le même hôpital, et d’un hôpital à un autre dans le même pays ? Ce qui vaut pour la justice est tout aussi autant valable pour les autres services publics, y compris les services de sécurité. Il importe et devient donc impératif d’imposer non seulement   la publication des barèmes des prix des services dans les différentes structures publiques de l’Etat, mais aussi leur affichage systématique, car la transparence passe par là.

D’une façon générale, les services publics de l’État Camerounais et leurs agents ont un sérieux problème avec la délivrance des reçus aux usagers, au point qu’en exiger un est perçu comme un affront, et même n’ayons pas peur des mots un péché, pour une prestation qu’ils considèrent comme une faveur, alors que leur fonctionnement et leurs salaires sont le fruit d’impôts et taxes payés par ces usagers. Si certaines administrations en ont du fait d’un service financier en leur sein, d’autres n’en ont point, autant qu’un mécanisme nécessaire pour matérialiser les traces physiques du service rendu.

À l’heure où l’État semble à la recherche et à la traque de toute nouvelle niche financière susceptible de lui générer des recettes , le contribuable doit cesser d’être le seul centre d’attention des agents du fisc , quand tout à côté et en son sein , des procédures rigoureuses de rentabilité de certaines de ses prestations semblent nécessaires pour grappiller le moindre franc afin d’optimiser son fonctionnement . Elles se comptent au bout des doigts, les administrations et structures de l’État qui publient ou affichent les textes de lois qui concernent leurs procédures de fonctionnement, ou d’interaction avec les usagers, y compris dans   les brigades de gendarmeries et les commissariats qui sont les premières structures de mise en relation de l’usager avec la sécurité et le maintien de l’ordre formel.

Car il importe de rappeler que le gendarme ou le policier ne sont pas la loi, mais ses auxiliaires en charge de la faire appliquer conformément aux dispositions et procédures dédiées. Ces derniers étant des humains peuvent faillir par faiblesse ou par erreur. L’émergence que nous appelons  de tous nos vœux a donc  plus jamais besoin de cette transparence qui commence par des petites habitudes banales qui deviennent au fil du temps des réflexes , pour être à la longue des bonnes pratiques qui inspirent tout le monde  , parce qu’elles auront repoussé au loin l’opacité et les nombreuses pesanteurs qui freinaient l’évolution de l’Etat , et de tous .Vivement que les services publics appliquent les barèmes des prix de leurs prestations et les respectent, et que ceux en charge de leur contrôle, suivi et évaluation fassent  leur job.

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