A quelques heures de l’apothéose des festivités relatives à la journée internationale de la femme, l’on peut constater que la capitale politique n’est pas inondée du tissu tant convoité par les femmes comme cela a été le cas lors des éditions précédentes.
C’est sous le thème « Investir pour la femme : opportunités et défis pour le Cameroun d’aujourd’hui » que la 39ème édition de la journée internationale des droits des femmes se célébrera le 08 mars prochain au Cameroun. En cette matinée du 07 mars 2024 au marché Mendong, le regard n’est pas frappé par les couleurs du pagne consacré à la célébration de la 39ème édition de la fête symbole des femmes. Dans les marchés et certaines boutiques qui bordent la route, le décor habituel est le même, la présence des « Kabas » ne dictent pas vraiment sa loi comme par le passé. « Le 08 mars s’annonce bizarre, le tissu est cher, difficile à l’obtenir on ne peut donc pas s’attendre à voir les marchés bondés de cette affaire ; ce n’est pas évident », confie Claudia, commerçante.
Laissant place au pagne du côté du marché Essos, précisément à la zone réservée à la confection et la vente des vêtements. Merceries et atelier de couture ne désemplissent pas de commandes d’un autre genre. Les vrombissements permanents des machines à surfiler et à coudre dévoilent le niveau des préparatifs qui se font tant bien que mal. La pression est visiblement énorme, d’autant plus que la priorité est donnée aux livraisons des vêtements de la journée internationale de la femme. « Actuellement nous cherchons à livrer à temps toutes nos commandes au plus tard le 8 mars. Pour ceux de nos clients qui viennent avec d’autres commandes, nous les programmons après le 8 mars à 7h du matin. Ce n’est qu’après cette date que nous pourrons les gérer », explique Emmanuelle propriétaire d’un atelier de couture.
Dans cet atelier qui emploie trois coutières, le personnel s’évertue à couper, coudre et repasser les étoffes de tissu prévues pour la confession des tenues du 8 mars. Non loin dudit atelier, les boutiques consécutivement alignées ne se distinguent pas moins. Elles sont désormais couvertes au couleur du pagne. Les haies de « kaba » soigneusement agencées tiennent lieu de vitrine, question d’attirer le plus grand nombre de clients. « Il s’agit en exposant les vêtements de cette manière de permettre aux usagers, surtout les femmes, de découvrir même à distance toutes nos variétés », souligne Henriette, couturière.
Dans les marchés de Yaoundé à l’instar des marchés Mokolo, Ekounou ou Mvog-Mbi, l’ambiance est tout aussi identique. Des initiatives sont créées çà et là, autour de la commercialisation des vêtements du 8 mars. C’est le cas d’Ernest, vendeur ambulant au marché Mokolo.
En marge à la célébration de la journée internationale de la femme, il s’est procuré des pagnes cousus qu’il va à prix d’or. « Je me ravitaille auprès des couturières, qui ont opté acheter le pagne afin de confectionner des vêtements pour les revendre », révèle-t-il. Le jeune homme qui a commencé cette activité depuis trois jours avoue vendre une quinzaine de pièces par jour. Les prix de l’article varient de 5 000 CFA à 10 000 FCFA, selon le design.
A quelques heures du 8 mars, la plupart des femmes ont pour sujet de conversation, l’acquisition et la confession du tissu qu’elle convoite tant à ce moment, tout en déplorant le prix qui selon leur bourse serait exorbitant « Le pagne c’est 12 000 FCFA à la Cicam, d’autres vendent ça à 10 000 FCFA, ces prix ne permettent pas à toutes les catégories de femmes de s’en procurer. Ma mère qui se trouve au village ne peut pas facilement l’avoir, avec ce prix le pagne n’est pas une priorité pour plusieurs femmes », affirme Bernadette faisant ses achats. Toute chose, qui rejoint l’idée selon laquelle la célébration de la Journée Internationale de la Femme au Cameroun, en dépit des sensibilisations qui sont faites, ne mettrait plus en avant le port du pagne.