Selon les informations du ministère en charge des mines et des industries (Minmidt), la restructuration de la Compagnie camerounaise de l’Aluminium (Alucam), unique producteur de ce métal dans l’ensemble de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), est en marche.
Après la fusion d’Alucam et sa filiale Socatral, « à date, il reste à doter l’entreprise d’un fonds de roulement capable d’assurer l’approvisionnement régulier en matière première et la remise en état des cuves à l’arrêt. À ce titre, des négociations ont été engagées avec la Société internationale islamique de financement du commerce du Groupe de la banque islamique en vue de la mobilisation de 15 millions de dollars US [environ 8,7 milliards de FCFA », a indiqué le ministre Gabriel Dodo Ndoké devant les députés lors de la session budgétaire du mois de novembre.
Alucam est en difficulté depuis plusieurs années. L’entreprise est même classée par le ministère des Finances parmi les entreprises publiques à risques de dissolution avec des dettes financières à hauteur de 16,8 milliards de FCFA, selon le dernier pointage fait en 2019. Par ailleurs, selon le rapport 2019 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic, les activités de cette entreprise connaissent un ralentissement depuis un incident survenu en janvier 2018 suite à une rupture brutale d’énergie électrique qui a fragilisé son outil de production. En dépit de l’appel à investisseur pour la reprise des actifs du Canadien Rio Tinto Alcan au sein d’Alucam et Socatral, actifs officiellement transférés à l’État du Cameroun au courant de l’année 2015, aucun partenaire stratégique n’a semblé jusqu’ici être intéressé par le mastodonte de l’aluminium au Cameroun, déjà confronté à la baisse des cours mondiaux.