Initialement déployée pour évaluer la situation politique tendue au Togo en raison du changement constitutionnel, la mission de la Cedeao a finalement pour seul objectif d’observer le processus préélectoral des législatives et régionales du 29 avril prochain. Un rétropédalage de l’organisation qui interroge sur le pouvoir dont elle dispose encore dans la sous-région.
Les directives assignées à la mission de la CEDEAO ont changé et restent désormais cantonnées à l’observation du processus électoral du 29 Avril prochain. « La Mission entreprendra une évaluation préélectorale conformément aux textes communautaires et ne s’engagera dans aucun autre processus comme indiqué dans un communiqué antérieur, qui a été retiré. »
Pourtant, moins d’un jour avant, la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest déployait une mission au Togo conduite par l’ancien chef de la mission de l’Union Africaine au Mali, Maman Sambo Sidikou avec pour but initial de s’enquérir des tensions politiques et sociales nées de la révision de la constitution par les parlementaires togolais, faisant passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, et également de discuter de la préparation des législatives et régionales du 29 Avril.
Un rétropédalage de la CEDEAO qui interroge sur la perspicacité et le pouvoir décisionnel de cette organisation qui avait pourtant qualifié les réformes constitutionnelles émises au Togo de graves et de controversées. La CEDEAO refuse-t-elle à présent de s’immiscer dans des processus constitutionnels pour conserver une once de crédibilité ? Elle qui s’est toujours particulièrement impliquée dans ce qu’elle qualifie de respect de la constitution dans d’autres Etats de la sous-région?
L’organisation sous régionale s’illustre chaque jour un peu plus dans une incohérence totale en choisissant des constitutions à surveiller au détriment d’autres. La mission d’évaluation pré-électorale cédera dans quelques jours la place à la mission d’observation électorale au Togo.