Répondant à des questions lors d’un podcast de Sputnik Afrique, Domingos Simoes Pereira, ex-Premier ministre bissau-guinéen, évoque plusieurs sujets relatifs à l’Afrique et à la question de son indépendance et son développement. Il a également abordé la question du Sahel et la situation actuelle que vit la région.
Dans son développement, Pereira estime que « le plus lourd héritage qu’on a eu de la colonisation, c’est la façon dont l’Afrique a été divisée. Parce que oui, je suis un Africain de l’Afrique de l’Ouest. Mais vous serez étonné de la différence que vous allez voir dans la culture dans mon pays et de la culture, par exemple, en Guinée Conakry, au Tchad et dans les autres pays voisins ».
Poursuivant son explication, l’ancien chef du gouvernement bissau-guinéen a déclaré que « depuis 60 ans, nous sommes déjà indépendants. Le moment est arrivé pour qu’on s’arrête de culpabiliser pour la colonisation, mais qu’on soit capables de faire la connaissance l’un de l’autre, à traverser les frontières, se reconnaître et bâtir des nations qui sont plus intégrées. »
Il a également évoqué la question de l’africanisme et a soutenu le concept. « L’africanisme doit être construit. On ne peut pas le prendre comme quelque chose qu’on mérite, il faut le construire », souligne-t-il avant de mettre en évidence le fait qu’aucun pays ne peut se développer avec l’aide. Il estime donc que les pays africains doivent se détacher de l’Occident et travailler à développer eux-mêmes leur territoire.
« Le problème, c’est que l’Afrique doit comprendre que personne ne doit financer notre stabilité et notre développement. On ne peut pas à chaque échéance regarder l’Europe, regarder les États-Unis, attendre que ça soit eux qui financent notre stabilité. […] Nos propres ressources sont utilisées d’abord pour la stabilité de nos peuples et pour le développement de nos territoires respectifs », a laissé entendre l’ex-Premier ministre à Sputnik.