On serait tenté de répondre en premier ressort par un cinglant Non ! Au vu de la considération quelque peu désinvolte, que les leaders politiques ont du peuple camerounais. Mais, nous voudrions au préalable placer notre réflexion profonde sur le prisme de la maîtrise de ce qu’est la politique, pour mieux comprendre sur quel piédestal les politiciens Camerounais logent le peuple camerounais.
La politique, depuis la nuit des temps a toujours été considérée comme l’art de gérer la cité (Platon). Mieux, c’est un processus dynamique par lequel, le peuple souverain délègue ses pouvoirs à un représentant à travers un contrat social, afin qu’il gère les affaires qui relèvent de la quotidienneté de ce peuple. (Jean jacques Rousseau) Or, de plus en plus, dans notre pays, le peuple camerounais semble être réduit à sa portion congrue. Il est généralement considéré par les hommes politiques, comme du simple bétail électoral, s’il n’est simplement reconnu uniquement que pendant les échéances électorales comme du menu fretin. Le peuple peut toujours crier au scandale par rapport à la pauvreté exécrable ambiante dont il est victime.
Il peut même se plaindre de la non implémentation par le Politique, des projets structurants annoncés, mais jamais réalisés. Tout cela sonne toujours comme un non-événement aux oreilles des politiciens qui semblent se complaire dans le renforcement de leur gloire à eux et du pouvoir à préserver. Le peuple camerounais est donc pour cela toujours ravalé au rang des en soi, comme un prétexte pour le Politique qui consiste à ne le considérer que comme une cuillère qu’on utilise pendant le repas. Pourtant, la politique comme praxis sociale oblige le politicien à se comporter comme le serviteur du peuple.
Voilà le tableau sombre que nous relevons par rapport aux rapports entre le peuple et les hommes politiques. Un rapport de dupes et de mensonges éhontés d’État qui réduit considérablement la confiance placée en nos hommes politiques, et prédispose le peuple camerounais à ne plus s’intéresser à la chose Politique et aux politiciens occultistes, véritables pourfendeurs de la loyauté envers le peuple souverain. En clair, certains politiciens Camerounais surtout les preneurs de décisions n’ont plus aux yeux du peuple camerounais, une quelconque crédibilité. Car, les mensonges éhontés d’Etat, et les promesses non tenues sont les seules facettes que le Politique propose à son peuple.
Devant cette perte de confiance et de franchise entre le peuple camerounais et ses dirigeants et potentiels leaders de demain, il appert nécessaire que ceux qui aspirent encore à la gouvernance de l’État du Cameroun (qu’ils soient du gouvernement actuel ou de l’opposition politique Camerounaise), fassent leur mea culpa devant le peuple camerounais qu’ils ont longtemps berné, floué et plongé dans la spirale infernale du déshonneur et de l’interdit. Le nouveau deal Politique alléchant dont le peuple camerounais a grandement besoin de nos jours, est celui qui met le peuple camerounais au centre de ses préoccupations majeures.
Nous avons dorénavant besoin des hommes politiques vrais et pétris d’esprit d’humanisme et de partage, et non des éternels vendeurs d’illusions. Des hommes politiques qui reconnaissent que le peuple camerounais, loin d’être réduit à la seule considération distinguée de bétail électoral, constitue plutôt une force sans laquelle les leaders politiques n’existeraient pas. Que nos leaders politiques s’avisent un tant soit peu à bien encadrer le peuple camerounais, à l’éduquer et à l’entretenir comme une mine d’or. Car, qu’ils le veuillent ou pas, le peuple camerounais restera toujours la voie royale de perfectionnement de leur autorité Politique recherchée. Ne dit-on pas que le pouvoir appartient au peuple ?
