Nairobi, Kenya, May 9 2024 – Les chefs d’État et les ministres africains ont conclu le Africa Fertilizer and Soil Health Summit, un événement auquel ils ont promu la Déclaration de Nairobi sur l’engrais et sur la santé de nos terres. Ceci souligne les engagements clés pour restaurer l’équilibre nutritif des sols épuisés du continent.
La Déclaration de Nairobi résume les discussions les plus importantes parmi nos leaders africains, et se focalise sur les partenariats à plusieurs parties, ainsi que sur les investissements nécessaires pour guider la politique, les recherches, les marchés et la formation pour l’engrais et l’entretien de nos sols partout en Afrique. Notamment, douze engagements ont été introduits:
1. Tripler la production et la distribution domestique des engrais certifiés organique et inorganique avant 2034; pour améliorer l’accès et l’abordabilité pour les fermiers
2. Rendre disponible, avant 2034, des recommandations agricoles appropriées, pour au moins 70% des fermiers sur le continent – au sujet des cultures, des sols et des conditions climatiques, pour encourager la meilleure efficacité et l’utilisation durable d’engrais
3. Soutenir les efforts des états membres qui produisent du gaz naturel, pour augmenter leur taux de production et assurer que l’engrais reste à un prix stable
4. Opérationnaliser totalement le Africa Fertilizer Financing Mechanism (AFFM) pour améliorer la production, l’acquisition et la distribution des engrais organiques et inorganiques, ainsi que les interventions pour la santé de nos terres.
5. La Commission de l’Union Africaine doit mettre en marche les ressources financières et techniques pour effectuer ces engagements, en coopération avec les fonds climatiques actuels
6. Créer et mettre en place la politique et les lois pour construire l’environnement approprié pour les interventions de l’engrais et de la santé de nos terres
7. Développer et promouvoir la capacité nationale et systémique d’adopter les technologies et les bonnes pratiques d’engrais et d’entretien, pour cultiver les sols bien adaptées
8. Promouvoir la solidarité africaine grâce aux connaissances partagées, à la formation, au développement, et aux programmes de transfert, dans l’établissement des bonnes pratiques pour la santé de nos terres
9. S’assurer qu’au moins 70% de fermiers ont l’accès aux services de vulgarisation et aux services de conseil sur l’engrais et sur la santé de nos terres, des systèmes publics et privés
10. S’assurer qu’au moins 70% de fermiers ont l’accès aux services de vulgarisation et de conseil sur l’engrais et sur la santé de nos terres, des systèmes éducatifs publics et privés
11. Inclure les recommandations de cette Déclaration dans les programmes nationaux d’investissement
12. Les ministres des finances à mettre en marche et à distribuer les ressources adéquates pour l’intégration des recommandations de cette Déclaration. La déclaration a aussi souligné les actions spécifiques pour atteindre les objectifs désirés.
En addition, le << AFSH Summit >> a présenté le << 10-year Action Plan for Fertilizer and Soil Health, le << Africa Financing Mechanism >> (AFFM) pour ce plan, et le cadre << Soil Initiative for Africa >>, ce qui représentent tous les efforts ambitieux sur le long-terme, pour systématiquement renforcer la santé et la productivité des sols d’Afrique.
L’événement a eu lieu du 7 au 9 mai, sous le thème << Listen to the Land >>. Les participants ont exploré la condition actuelle des terres africaines, dans le but d’effectuer des mesures restauratives qui seront aussi urgentes qu’appropriées. L’événement a réuni plus de 4,000 participants, y compris 57 ministres de l’agriculture et des affaires étrangères, en plus des scientifiques, des représentants du secteur privé, et des chefs d’organisations de développement. Tout le monde a assisté aux discussions, aux partenariats et aux engagements qui ciblent le renforcement rapide des nutriments des sols agricoles africains.
Parmi ces réunions au cours de 3 jours, les années d’utilisation de nos sols – sans la restauration adéquate- ont été mises en avant en tant que cause principale de la dégradation des terres et donc, des récoltes faibles du continent.
Son Excellence. Dr. William Ruto, Président du Kenya, a accueilli l’événement cette semaine, ce qui a lieu en parallèle avec la présentation de son gouvernement d’une nouvelle stratégie pour l’entretien durable des sols, ce qui informera les investissements et les efforts d’améliorer la santé et la résilience des sols du pays. 60 % de la terre cultivable est en Afrique; nous avons le plus gros potentiel pour la production alimentaire et pour devenir le panier de pain du monde. Il est essentiel que nous mettions en priorité les investissements dans la production de l’engrais azoté. Ensuite, nous devons développer les mécanismes nécessaires pour suivre, en temps réel, les tendances du marché. Nous avons besoin de stratégies durables pour rendre l’engrais plus accessibles et plus abordables. Renforcer les logistiques pour la distribution de l’engrais est impératif – ainsi que la formation et l’éducation des fermiers sur l’engrais et sa capacité d’améliorer la santé de nos terres. Lisez son discours en entier ici.
Son Excellence. Moussa Faki, chair de la Commission de l’Union Africaine, nous a rappelé de l’importance d’actions accélérés, pour rattraper le temps déjà perdu depuis les Déclarations d’Abuja, de Malabo et de Maputo, et du << Comprehensive African Agricultural Development Programme >> (CAADP). Certains pays fabriquent de l’engrais, mais nous y dépendons tous, ce qui le rend très cher pour nos fermiers. Or, le Centre Africain pour le Développement d’Engrais existe depuis les années quatre-vingt. Il faut profiter de nos atouts continentaux pour booster la fabrication d’engrais et pour aussi produire de la qualité à des prix abordables. Ceci est indéniable si nous allons renforcer le secteur agricole du continent, et c’est la clé à notre sécurité alimentaire. Ces investissements devraient être pris en compte dans nos budgets nationaux, dit-il. Lisez le discours en entier ici.
Dû aux décennies d’extraction des éléments nutritifs du sol, et à leur âge – qui sont parmi les plus anciens du monde – les sols africains sont aussi devenus les plus pauvres du monde. Il est estimé que notre continent est en train de perdre plus de US$4 milliards de nutriments des sols chaque année, ce qui nuit énormément à la capacité de l’Afrique de se nourrir. De plus, de nombreux fermiers n’ont ni l’accès au, ni le financement pour les engrais nécessaires. Ils n’ont pas non plus les moyens d’acheter d’autres intrants pour ranimer leurs sols et pour faire marche arrière sur la dégradation de l’environnement physique.
Le discours a évolué de la qualité de la récolte et des revenus, vers quelques objectifs collectifs basés sur le développement durable, l’adaptabilité et l’allègement du changement climatique, la réhabilitation et la régénération de la terre, et l’idée de trouver des solutions variées et vraiment adaptées à leurs environnements. Un challenge énorme pour l’Afrique est celui de l’augmentation de la productivité, de la durabilité et de la capacité de maintenir ses terres en bonne santé, tout en gérant la croissance démographique et le changement climatique. Le << safeguarding >> de la santé de nos terres est très important; non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour la durabilité de l’environnement, a dit l’ancien premier ministre de l’Éthiopie et chair à AGRA, Son Excellence Hailemariam Dessalegn.
L’adoption faible et la mauvaise santé de nos terres sont deux éléments qui continuent à endommager la fabrication et la productivité agricoles, en particulier parmi les petits exploitants agricoles. La situation est rendue encore plus difficile par le changement climatique et les infrastructures inadéquates. Son Excellence Emmerson Dambudzo Mnangagwa a souligné le besoin de soutenir et d’élargir les investissements agricoles.”Il est malheureux que malgré un potentiel énorme, l’Afrique dépense des milliards de dollars sur la nourriture et l’engrais qui viennent d’ailleurs dans le monde. Il faut que nous fassions plus d’effort pour profiter de la disponibilité des ressources ici, en Afrique. En même temps, les programmes de vulgarisation, de communication et d’éducation doivent être modifiés pour que nous puissions atteindre notre objectif sur l’utilisation d’engrais, qui est actuellement à 50 kg par hectare.
Nous sommes obligés d’investir dans des institutions stratégiques; dans celles qui pourront fournir la direction et les mécanismes pour atteindre les objectifs du << 10 year action plan >>. Lisez le discours en entier ici.
L’application des engrais en quantités appropriées peut améliorer le taux de productivité, tout en réduisant la dégradation écologique. Son Excellence Mr Hakainde Hichilema, Président de la Zambie, a fait l’appel pour la synergie et pour la collaboration entre les gouvernements et le secteur privé. “Nous ne devrions pas compter sur les autres pour la fourniture des engrais en dehors de l’Afrique. Donc, il faut que nous investissions, pour améliorer notre capacité de fabriquer de l’engrais ici, avec nos propres ressources. Quant à ces investissements, il faut s’assurer que les prix soient justes aussi.
Son Excellence Lazarus Chakwera, President of Malawi a fait l’observation que pour la sécurité alimentaire africaine, la pièce manquante reste la santé de nos terres. Il a expliqué que le Malawi a développé un plan d’action de 10 ans, qui a comme objectif de domestiquer les systèmes régionaux. “Notre objectif est d’améliorer la santé de nos sols. Améliorer l’utilisation des engrais organiques et inorganiques et la productivité, et réduire la dégradation et l’érosion des sols. En faisant ceci, nous allons ralentir la détérioration de la santé de nos terres, avec des interventions spécifiques soulignées dans ce plan. Ce pays du sud de l’Afrique profitera des programmes existants pour intégrer ce plan (qui coûte environ 163 millions de dollars) rapidement et efficacement.
Son Excellence Dr. Nangolo Mbumba, Président de la Namibie, a mis en évidence l’importance d’une approche holistique comme élément clé pour répondre aux demandes alimentaires en Afrique, et pour garantir la durabilité des systèmes mondiaux de la production alimentaire. “Une approche équilibrée est cruciale. Intégrer les engrais organiques et minéraux, avec d’autres techniques d’entretien pour les sols est aussi important, pour répondre aux besoins alimentaires actuels et futurs du continent, sans nuire à la santé de nos terres,”
Son Excellence Président Faustine Archange Touadera, la République centrafricaine, a insisté sur l’urgence d’une meilleure productivité pour encourager la croissance agricole et le développement économique durable. “L’engrais doit être abordable et disponible aux fermiers; sinon, nous n’atteindrons pas notre objectif de voir son utilisation à 50 kg/ha. Il faut reconnaître que presque 70% de la population active est impliquée dans l’agriculture. Pourtant, la qualité de nos sols reste un problème, malgré l’abondance de terres cultivables.”
Plusieurs autres leaders et partenaires de développement ont aussi parlé aux délégués. Pendant l’événement, les chefs d’État et les gouvernements a fait l’appel à l’Union Africaine et à AUDA-NEPAD de développer leurs partenariats et leurs stratégies institutionnelles pour la mise en œuvre de la Déclaration de Nairobi, et de se présenter au Ordinary Session of the Assembly en février 2026.