833,7 milliards de FCFA. Tel est le volume des financements interbancaires effectués via le mécanisme de la pension livrée sur le marché secondaire de titres publics de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) entre janvier et décembre 2021. Selon le rapport de la BEAC qui révèle ce chiffre, ce volume est pratiquement en hausse de 100%, en comparaison avec les 418,4 milliards de FCFA enregistrés sur le même marché en 2020.
Sur la base de cet indicateur, la pension livrée, du fait de ses caractéristiques qui garantissent le bon dénouement des transactions, apparaît comme un catalyseur des transactions sur le marché secondaire des titres publics de la Cemac, jugé encore atone au regard de la faiblesse des échanges des valeurs du Trésor qui y ont cours. Officiellement, plus de 80% de ces valeurs sont encore détenues par les banques, qui les ont obtenues sur le marché primaire où elles opèrent comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT).
Pour rappel, expliquent les experts de la BEAC, la pension livrée est une technique de financement interbancaire caractérisée par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties.
Cette convention permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », fait remarquer un habitué de ce type d’opération.
A en croire les données de la BEAC, l’introduction de la pension livrée dans le dispositif de recherche des financements dans la zone Cemac, dès l’année 2014, avait permis de booster de près de 300% les transactions interbancaires en 2019, soit 5 ans plus tard.