C’est une décision drastique du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), à savoir l’interdiction du traitement de l’actualité relative à l’ancien Chef d’État congolais Joseph Kabila et sa formation politique le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). L’annonce a été faite par le Président du CSAC le 3 juin 2025 sur une télévision privée, Christian Bosembe a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une censure » ni de droit violé » en mettant en avant qu’il s’agirait plutôt d’une « mesure conservatoire du Conseil » car il ne faudrait pas « faire de la télévision une tribune de subversion ». Depuis le 22 mai dernier, Joseph Kabila a perdu ses immunités levées par le sénat, après adoption du rapport de la commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire de l’Auditeur général près la Haute Cour militaire. Cette démarche visait à permettre au gouvernement d’engager des poursuites judiciaires contre le concerné pour crimes de guerre, ou encore complicité avec la rébellion de l’AFC/ M23.
Cette interdiction adressée aux professionnels de médias sur le territoire congolais, intervient au lendemain de la rencontre à Goma entre l’ancien Chef d’État Joseph Kabila et « des délégations engagées pour la paix » parmi lesquelles celles du Mouvement Radical pour le Changement (MRC) dirigé depuis la diaspora et l’association des jeunes du Nord-Kivu. De ces différents échanges, il ressort que Joseph Kabila est considéré par cette frange comme un porteur du message pacifique et dont la démarche trouve grâce aux yeux de nombreuses figures. Le 2 juin, l’ancien président avait déjà rencontré quelques autorités traditionnelles et membres de la société civile. Un processus qui fait pourtant ombrage à celui que voudrait suivre l’hégémon central. La restriction communicationelle dont pourrait être victime l’homme politique congolais risque bien d’entacher ses démarches controversées.