En réponse à la recrudescence des attaques terroristes qui frappent le Mali, le gouvernement a annoncé le 18 juin la création d’un Commandement des Opérations Spécial (COS) dédié à la lutte contre le djihadisme. Cette initiative vise à renforcer la coordination des opérations militaires et à apporter une réponse plus efficace à la menace grandissante qui pèse sur la sécurité du pays.
Le Mali est depuis plusieurs années en proie à une insurrection djihadiste menée par divers groupes armés, notamment liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ces groupes ciblent aussi bien les forces armées maliennes que les civils, étendant leur emprise sur de vastes territoires et provoquant une crise humanitaire sans précédent.
Face à cette détérioration de la situation sécuritaire, les autorités de transition ont décidé de revoir leur stratégie. Présenté en Conseil des ministres par le ministre de la Défense, le projet de loi entérine une réorganisation structurelle majeure de l’armée malienne.
Aussi, le nouveau Commandement des Opérations Spécial (COS) aura pour mission de centraliser la prise de décision, d’optimiser le déploiement des troupes et de coordonner les actions de renseignement. L’objectif est d’améliorer la réactivité et la létalité des forces maliennes face à des adversaires mobiles et insaisissables.
Par ailleurs, la création du COS intervient dans un contexte particulièrement tendu. Début juin, plusieurs attaques meurtrières ont frappé le nord et le centre du Mali. À Boulikessi, une offensive attribuée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) aurait coûté la vie à plusieurs militaires maliens. Entre le 11 et le 13 juin, un convoi russo-malien a été pris pour cible près d’Anoumalane, dans la région de Kidal, entraînant des pertes significatives et la destruction présumée d’un avion de chasse russe. À Tombouctou, une autre attaque a également fait de nombreuses victimes. Selon le Global Terrorism Index 2025, plus de 50 % des décès liés au terrorisme dans le monde ont été enregistrés au Sahel en 2024. Le Mali a comptabilisé à lui seul environ 1 532 morts, un chiffre en hausse inquiétante.
Si cette annonce est saluée par certains comme un signe de la détermination du gouvernement, d’autres restent prudents, soulignant les défis logistiques et opérationnels inhérents à une telle structure. La formation et l’équipement des troupes, la collecte de renseignements fiables et la capacité à opérer sur un vaste territoire restent des enjeux majeurs.
Le gouvernement n’a pas encore détaillé la composition exacte de ce commandement ni le calendrier de sa mise en œuvre effective. Cependant, cette décision marque une étape significative dans la réponse du Mali aux attaques djihadistes, avec l’espoir de voir enfin les forces armées reprendre l’initiative sur le terrain. L’efficacité de ce nouveau dispositif sera scrutée avec attention par la population malienne et la communauté internationale.