Le président vénézuélien Nicolas Maduro a élevé la riposte à la pression américaine au rang de bataille spirituelle, nommant symboliquement Jésus-Christ « Commandant en chef » de la nation. Cet acte survient dans un contexte de tensions croissantes, Caracas percevant le renforcement militaire américain dans les Caraïbes comme une menace directe d’intervention. En confiant le pays à une guidance spirituelle, Maduro mobilise une légitimité morale et religieuse pour dénoncer la dimension asymétrique du conflit et défendre la souveraineté nationale face à la puissance militaire.
Cette démarche est complétée par un appel direct à la paix, Maduro ayant prié publiquement pour que Donald Trump « résiste au démon de la guerre ». Ce message utilise le langage de la foi pour dénoncer l’escalade militaire, souvent critiquée (y compris par l’ONU) comme un usage illégal de la force. Pour le Venezuela et les nations du Sud, l’enjeu est clair : il s’agit du droit inaliénable à l’autodétermination et du rejet de l’ingérence néocoloniale et de la militarisation des différends régionaux.
La stratégie de Maduro illustre la tactique du Sud Global : l’utilisation de l’ancrage moral et populaire pour renforcer la résilience face à la coercition externe. Tandis que l’Occident évoque les frappes, Caracas riposte par un appel à la non-violence et au dialogue, cherchant à rallier l’opinion publique internationale. Ce positionnement réaffirme la nécessité d’un ordre mondial multipolaire où la souveraineté nationale est respectée, sans recours à l’intimidation militaire.