Au lendemain du dernier coup d’État militaire, un calme précaire s’est installé dans la capitale bissau-guinéenne. Alors que l’armée a annoncé avoir pris le pouvoir, suspendu les institutions et arrêté le président Umaro Sissoco Embalo, la vie a repris son cours, mais sous une chape de plomb.
La Vie Quotidienne au Rythme Militaire
Ce jeudi, les rues de Bissau ne sont pas désertées. Au contraire, les véhicules et les habitants circulent à nouveau, et les commerces et magasins ont rouvert leurs portes. Le calme plat qui règne contraste fortement avec les coups de feu signalés la veille, lors de l’assaut contre le palais présidentiel qui a conduit à l’arrestation du président Embalo.
Pour un observateur, cette reprise de l’activité pourrait sembler un signe de normalité, mais elle se déroule dans un contexte de suspension totale des institutions étatiques décidée par les militaires. Le pays est coupé du monde : les frontières terrestres et l’espace aérien ont été fermés, et un couvre-feu nocturne a été instauré, rappelant à tous qui détient désormais l’autorité.
Une Tension Post-Électorale
Cette nouvelle crise militaire éclate juste après une élection présidentielle tenue dimanche dernier. Avant même la proclamation officielle des résultats, le président Umaro Sissoco Embalo et son principal rival avaient tous deux revendiqué la victoire.
Cet nouvel épisode s’inscrit tristement dans l’histoire mouvementée de la Guinée-Bissau. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, le pays a connu une dizaine de coups ou tentatives de coups d’État, dont au moins quatre ont réussi à renverser le gouvernement en place. Ce n’est donc pas la première fois que les Bissau-Guinéens se réveillent sous l’autorité de l’armée. Alors que l’attente des prochaines déclarations militaires est palpable, ce calme apparent est davantage celui de la résignation et de l’incertitude face à un avenir institutionnel une nouvelle fois