Des militants et des membres de la communauté autochtone Khoi et San se sont rassemblés à Johannesburg pour l’action annuelle MakeAmazonPay . Ils accusent le géant technologique Amazon de crimes contre l’humanité et de destruction de terres considérées comme sacrées, marquant ainsi le Blood Friday en opposition au Black Friday commercial.
La manifestation, organisée par la campagne « Save Our Sacred Lands », vise principalement à dénoncer la construction du futur siège africain et centre commercial d’Amazon à Black River, au Cap. Ce site est jugé central pour le patrimoine des peuples autochtones et est reconnu comme le théâtre des premiers conflits entre les Néerlandais et les Khoi.
Colonisation Moderne et Contestation du Site Sacré
Ces images de l’événement, tenue dans une tente à Eldorado Park, montrent des membres de la communauté khoisan accomplissant un rituel spirituel avant que des orateurs ne prennent la parole.
L’activiste July Eccles a déclaré que les manifestants allaient s’exprimer sur les crimes contre l’humanité qu’Amazon commet. De son côté, Shafiek Gassant, porte-parole de Save Our Sacred Lands, a accusé Amazon d’être complice de la colonisation accrue de leur peuple. Il a souligné que le site du Black River Club est l’endroit même où Jan van Riebeeck est arrivé pour la première fois en 1652 pour s’emparer des terres.
Gassant a également dénoncé l’intimidation des militants qui s’opposent au projet et a critiqué la municipalité du Cap pour avoir permis le développement sur ces terres sacrées. Il a affirme que l’affaire a été portée devant les tribunaux, les peuples Khoisan ne reconnaissant pas les entités qui prétendent les représenter dans ce dossier.
Liens avec les Conflits Mondiaux
La protestation a également élargi son champ d’action pour dénoncer l’implication mondiale des opérations d’Amazon. Les manifestants ont allégué que l’entreprise fournit une technologie cloud qui soutient les systèmes militaires israéliens à Gaza, ainsi que des infrastructures de surveillance utilisées par divers gouvernements et agences de sécurité.
Selon July Eccles, les crimes d’Amazon « s’étendent à travers le monde ». L’entreprise fournit la technologie aux forces d’occupation, assure l’arrière-plan de l’armée et surveille et contrôle les déplacements des Palestiniens, tirant profit de ces situations.
Le projet de développement du River Club est l’objet de batailles juridiques depuis 2021. Malgré l’opposition continue des groupes autochtones, la Ville du Cap a confirmé en 2023 que la construction se poursuivrait suite à une décision de justice et à un accord avec l’une des principales organisations civiques concernées.
