Des dizaines de femmes congolaises ont organisé une marche de deuil poignante et symbolique à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, pour protester contre les « massacres de civils » perpétrés par les Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est du pays. Vêtues de noir et défilant pieds nus, les manifestantes brandissaient des pancartes appelant à l’action, notamment « Femme-Vie-Liberté ». Elles dénoncent l’escalade de la violence qui a coûté la vie à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants.
Les manifestantes ont exprimé leur désespoir face à la brutalité des attaques. Kahambu Saasita Dolrose a témoigné, portant un bébé pour illustrer que même les femmes qui allaitent sont tuées, laissant derrière elles des bébés orphelins. Vira Fataki a également dénoncé ces « actes terroristes » et les « orphelinats forcés », implorant les autorités de trouver une solution rapide. Terya Awite, chef de cabinet à la mairie de Butembo, a partagé l’émotion des manifestantes, décrivant la situation comme « bouleversante » et « triste », où les civils « tombent comme des mouches ».
L’intensification des attaques de l’ADF, un groupe présumé affilié à l’EI, exacerbe l’instabilité dans cette région de la RDC, déjà déchirée par des décennies de conflits. Le chef de cabinet Awite a assuré que le gouvernement central à Kinshasa est informé de la crise, soulignant la nécessité d’une action plus ferme. La manifestation des femmes de Butembo est un appel vibrant à la communauté nationale et internationale pour « briser le silence » et mettre fin à ces violences qui continuent de dévaster la population civile.