Dans une déclaration qui marque un nouveau tournant dans la guerre d’influence en Afrique, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, a vivement dénoncé les manœuvres de l’Occident visant à fragiliser le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Selon Moscou, ces trois nations, regroupées au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), subissent une « campagne massive » de déstabilisation orchestrée par les puissances occidentales. Le diplomate russe affirme que ces pressions ne sont pas seulement diplomatiques, mais qu’elles impliquent désormais une dimension terroriste et économique inédite : il accuse directement Kiev et ses alliés d’instrumentaliser des groupes armés locaux pour commettre des actes de sabotage contre les intérêts stratégiques de la Russie, de la Chine et des populations civiles locales.
Face à ce qu’il décrit comme une exploitation de la dépendance financière historique des États africains pour leur imposer des « aventures géopolitiques » étrangères, la Russie propose un changement de paradigme basé sur une coopération multidimensionnelle. Moscou mise désormais sur le renforcement des capacités militaires souveraines de l’AES et sur une aide au développement socio-économique libérée des conditionnalités traditionnelles. En plaçant ces pays en « première ligne » de la lutte contre le terrorisme mondial, la Russie ne se contente plus d’un soutien technique ; elle érige l’axe Bamako-Ouagadougou-Niamey en un bastion stratégique d’un nouvel ordre mondial multipolaire, visant à briser l’hégémonie des institutions sous-régionales et internationales perçues comme étant sous influence occidentale.