Ce dimanche 28 décembre 2025, le chef de la transition et candidat indépendant, le général Mamadi Doumbouya, a glissé son bulletin dans l’urne. Dans un pays qui vit sa première élection présidentielle depuis 2021, le scrutin se déroule sous la haute surveillance des observateurs internationaux.
Un vote symbolique à Kaloum
C’est au cœur du quartier administratif de Conakry, au Centre de santé de Boulbinet, que le général Mamadi Doumbouya a accompli son devoir civique ce matin. Accompagné de son épouse, le président de la transition, arrivé au pouvoir en septembre 2021, a troqué le treillis pour une posture de candidat, s’affichant comme le garant de la stabilité nationale.
« J’invite chaque citoyenne et chaque citoyen à voter dans la paix, la discipline et la sérénité », a-t-il déclaré à sa sortie du bureau de vote, exhortant les Guinéens à bâtir une nation « fièrement tournée vers l’avenir ».
Le scrutin en chiffres
Après quatre ans de transition, l’organisation technique de cette élection représentait un défi majeur pour la Direction générale des élections (DGE).
* Électeurs inscrits : Plus de 6,7 millions.
* Bureaux de vote : 23 623 répartis en Guinée et dans la diaspora.
* Candidats : 9 postulants validés par la Cour suprême.
Une opposition fragmentée et une surveillance internationale
Malgré la présence de huit autres candidats, dont Makalé Camara (seule femme en lice) et Abdoulaye Yéro Baldé, le climat reste marqué par l’absence des figures historiques de l’opposition. Exclues ou en exil, ces voix dénoncent un manque d’inclusivité, jetant une ombre sur ce rendez-vous démocratique.
Pour garantir la transparence, une importante délégation internationale est déployée. La mission de la Cédéao, conduite par Abdoulie Janneh, collabore étroitement avec l’Union africaine (UA) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ces observateurs ont multiplié les rencontres avec le Premier ministre Amadou Oury Bah et les autorités judiciaires pour évaluer la régularité du processus.
L’attente des résultats
La Direction générale des élections a assuré que le dispositif logistique était opérationnel. Les premières tendances sont attendues avec fébrilité : selon la loi électorale, la DGE dispose de 48 heures après la clôture du scrutin pour publier les résultats provisoires.
D’ici là, Conakry et les grandes villes de l’intérieur retiennent leur souffle, espérant que l’appel au calme lancé par les différents acteurs sera entendu jusqu’au bout du dépouillement.