C’est le deuxième train de mesures que vient d’instruire Paul Biya en l’espace d’une semaine, face à l’intransigeance des enseignants du secondaire qui ont engagé depuis février 2022, un mouvement de grève illimitée sous le couvert du mouvement « On n’a trop supporté » (OTS).
Dans une correspondance frappée du Sceau de l’urgence adressé au Secrétaire général des Services du Premier ministre (SG/PM) le 09 mars 2022, le ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR), Ferdinand Ngoh Ngoh, informe son homologue de l’immeuble Étoile que « le président de la République a marqué son Très haut accord pour la mise en œuvre des mesures administratives et financières afin de répondre aux revendications formulées par les enseignants en grève depuis le 21 février 2022. »
Plan financier
Le Chef de l’État instruit au ministre des finances Louis Paul Motaze de procéder au payement, à partir du mois de mars 2023 du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaire ou non de décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que 2/3 de leur salaire et de l’indemnité de non logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas.
Paul Biya enjoint également l’argentier de l’État d’apurer, à compter du mois de mai 2022 et de manière définitive, en tenant compte de l’antériorité des promotions, les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et au complément salarial dus aux enseignants. Enfin, le président de la République demande au Minfi de procéder au paiement échelonné, à compter du mois de juin 2023, du rappel relatifs aux avancements et reclassements des enseignants.
Plan administratif
le Président de la République prescrit au ministre de la Fonction Publique et la Réforme Administrative ( MINFOPRA ) de redynamiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés, de veiller en relation avec les universités d’État compétentes, au dépôt systématique dans les délégations régionales ou dans les services centraux du MINFOPRA, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des Écoles Normales Supérieures ( ENS ) et les Écoles Normales Supérieures de l’enseignement Technique ( ENSET ).
En outre, Paul Biya exige de traiter en urgence les dossiers d’intégration déjà recensés au MINFOPRA et de faire le point exhaustif sur les dossiers d’intégration des enseignants en instance au Ministère des Enseignements Secondaires (MINSEC) et du Ministère de l’Education de Base (MINEDUB). En fin, la prééminence des institutions demande de procéder désormais, en relation avec le ministère de l’Enseignement Supérieur ( MINESUP ) à l’organisation des concours d’entrée dans les ENS et INSET, conformément à la réglementation en vigueur mais aussi et surtout de prendre des mesures concourant à la dématérialisation et à la simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la fonction publique camerounaise.
Dans le but trouver manière concertée des solutions pérennes aux préoccupations visant à améliorer la situation des seigneurs de la craie, le Président de la République instruit au gouvernement de poursuivre le dialogue social engagé avec les syndicats d’enseignants.