Au regard de la crise politique aiguë et persistante qui a rompu l’équilibre des institutions notamment entre l’exécutif et le législatif, le chef de l’Etat, a pris sa décision, celle de dissoudre le parlement car à en croire Mr le président, avec la crise politique, le capital confiance entre les organes de souveraineté est épuisé. Résultat des courses, dans un message à la Nation, Umaro sissoco Embalo a relevé des divergences persistantes, ne pouvant être résolues avec le parlement qui est devenu « un espace de guérilla politique et de complot ». Illustration parfaite avec le décret présidentiel qui accuse le Parlement d’avoir protégé des députés mis en cause dans des affaires de corruption, et d’avoir refusé de se soumettre au contrôle de ses comptes.
Fort de ce constat alarmant, le chef de l’état a jugé bon de redonner la parole au peuple, c’est à dire aux Bissau-Guinéens pour qu’ils puissent choisir le parlement qu’ils souhaitent avoir. Une décision qui intervient trois mois après une tentative de coup d’Etat contre le président bissau-guinéen en février dernier. Après y avoir échappé, M. Embalo avait déclaré que les événements étaient liés aux « décisions prises, notamment concernant la lutte contre le narcotrafic et la corruption ». Deux fléaux qui gangrènent le pays ouest-africain, et que le dirigeant a promis d’éliminer. Et comme premiere solution un décret Présidentiel fixe donc les élections législatives anticipées au 18 décembre 2022.
Lequel décret indique que « l’Assemblée populaire nationale a défendu et protégé, sous couvert d’immunité parlementaire, des députés lourdement inculpés pour des délits de corruption, d’administration délétère et de détournement de fonds ». Pour rappel, c’est en fin juin 2020 que le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a perdu sa majorité parlementaire au profit de l’alliance du président élu Umaro Sissoco Embaló, qui avait remporté ainsi une nouvelle bataille.