L’Irak a fêté ce week-end les cinq ans de la libération de Mossoul. La deuxième ville du pays avait été occupée par l’État islamique de 2014 à 2017, et complètement détruite pendant la guerre. Depuis, la reconstruction prend du temps. Le centre-ville est toujours majoritairement en ruines. Face à l’inaction des autorités, c’est la société civile qui a pris le relais.
Dans le centre historique de Mossoul, une petite place dénote avec les alentours complétement détruits : un endroit vivant, où des petits magasins se sont reconstruits, et où un café est devenu l’un des centres culturels de la ville. Saqer, à l’origine de ce lieu, explique le concept : « Cette partie de la vie était complétement détruite, alors l’idée était de créer un endroit pour attirer la vie ici, organiser toute sorte d’événements, et on ne pensait pas que ça allait autant marcher ! »
Aujourd’hui, des militants célèbrent l’une de leurs initiatives : l’organisation d’un large festival de musique dans la ville il y a deux semaines. Abeer, une jeune Irakienne de 28 ans entourée de ses amies, a le sourire : « Toute cette équipe a permis de mener des dizaines de projets visant à préserver et promouvoir le patrimoine du quartier. On est un peu les chirurgiens de cette vieille ville souffrante, disons. Il faut multiplier ces initiatives ! »
À la libération de la ville, la société civile à Mossoul s’est très vite reconstituée. Elle joue désormais un rôle inédit dans la reconstruction de la ville, comblant le vide laissé par les autorités. « On est jeune, et on a beaucoup de chose à faire ici. On a le potentiel pour obtenir ce qu’on veut, donc on doit s’en donner les moyens », affirme la jeune femme.
Un exemple de courage et de résilience, qui a permis au centre-ville de reprendre un peu vie, même si une grande partie reste encore à reconstruire.