Comment et pourquoi financer les PME ? La question intéresse les petits investisseurs qui dans la plupart des cas rencontrent des difficultés de financement au moment même où le Cameroun veut encourager les petits investissements. Occasion idoine donc pour le ministre des Petites et moyennes Entreprises, au sortir d’un atelier de sensibilisation justement consacré à la question du financement des PME, de donner les explications nécessaires à ce volet important.
Monsieur le ministre, quel était le but de l’atelier de sensibilisation des PME sur l’arrimage à la normalisation que vous avez présidé le 21 juillet dernier à Yaoundé ?
Je voudrais confirmer que le gouvernement est mobilisé dans la mise en œuvre de la politique d’import-substitution. Et en ce qui concerne le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, nous avons décidé de réunir une trentaine de Très Petites Entreprises (TPE) qui sont impliquées dans la production des produits qui généralement sont prédominants dans l’importation pour que la dynamique de l’import-substitution prenne véritablement son contenu. Nous avons donc identifié trois secteurs clés qui sont présentés comme prioritaires dans la Stratégie Nationale de Développement à savoir : celui du bois et ameublement, de l’agroalimentaire et celui de la confection du cuir et du textile.
Il s’agit pour nous de former les promoteurs de ces produits aux normes et qualités qui régissent ces secteurs, de façon à ce que la production de ces PME et TPE puisse répondre aux standards des qualités pour non seulement satisfaire la demande locale des consommateurs mais également être en mesure de séduire les consommateurs sur les marchés étrangers. C’est un processus que nous démarrons avec déjà cet échantillon de TPE et de PME qui va donc se renforcer parce que nous voulons à terme, avoir un échantillon assez représentatif de TPE et de PME qui répondent aux exigences de qualité avec des standards qui soient élevés de façon à ce que nous puissions substituer aux importations massives dans ces secteurs, les produits locaux qui répondent à ces exigences.
Vous avez fait mention d’une ligne de crédit qui est ouverte dans votre ministère en faveur de ces promoteurs, qu’est-ce qu’il faut retenir en termes de conditionnalités ?
Il faut dire que, nous avons pu négocier avec un certain nombre de partenaires financiers qui nous accompagnent quelques lignes de crédit qui sont aujourd’hui logées auprès d’un certain nombre de banques de la place. C’est des lignes de crédit aux taux d’intérêt plus assouplies que des conditions commerciales classiques et donc, qui sont offertes aux Très Petites Entreprises ou aux promoteurs des PME qui veulent renforcer leur capacité productive, moderniser leur outil de production, ou tout simplement dynamiser avec le secteur dont ils ont la charge.
Je voudrai donc dire que nous ne sommes pas une banque, mais en revanche ces crédits, lorsqu’elles ont pu être négociées ont le tout dernier est avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) qui a donc permis que aussi bien la Commerciale Bank Cameroun (CBC) que le Crédit Communautaire d’Afrique (CCA) et ceci suivait parallèlement d’autres lignes qui avaient été ouvertes auprès de la Société Générale, auprès de Pro- PME Financement S.A.
C’est pour dire combien nous sommes déterminés à créer les conditions pour que les TPE et PME puissent facilement avoir accès à des lignes de crédit qui leur permettent de desserrer l’étau dans le cadre du renforcement des capacités productives. Et e cela, il faut dire que c’est un processus qui est continu, d’ailleurs, nous avons pu obtenir il n’y a pas longtemps à travers la Banque Africaine de Développement (BAD) quelques crédits similaires qui vont accompagner le PME/TPE qui ont été affectés dans le cadre de la Covid et avant cela également, le gouvernement continu à renforcer ses efforts en la matière pour que finalement le marché de l’accès aux crédits soit beaucoup plus ouvert aux promoteurs des TPE et des PME.