Le Togo a connu une attaque terroriste meurtrière jeudi 24 novembre à Tiwoli dans la région des Savanes, à la frontière avec le Burkina Faso et le Bénin. Depuis des mois, cette région frontalière subit les incursions des hommes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM dans son acronyme arabe), qui s’étend de plus en plus vers les pays côtiers.
La région des trois frontières entre le Togo, le Bénin et le Burkina Faso présente de nombreux intérêts pour le GSIM, groupe affilié à al-Qaïda. D’abord, il s’agit d’une zone forestière. Elle offre une base de repli intéressante pour les hommes armés qui profitent des frontières pour semer leurs poursuivants.
Ensuite, il s’agit historiquement d’une région de commerce, mais aussi de trafic. « Le carburant, les piles, les cigarettes ou d’autres marchandises venues des ports de Lomé et Cotonou passent par là », explique une source burkinabè proche des autorités.
Capter plus de ressources
En étendant son rayon d’action sur les pays côtiers, le GSIM diversifie ainsi ses circuits d’approvisionnement. Le groupe met en place une « stratégie d’occupation des régions septentrionales pour taxer et se servir sur les transports commerciaux, explique un analyste sécuritaire. Il s’empare de zones forestières pour capter des revenus de l’orpaillage et des trafics illicites », poursuit-il.
Agents des eaux et forêts, fonctionnaires, postes militaires avancés sont donc les cibles privilégiées des attaques. Il y a quinze jours, un accrochage dans la localité de Kpinkankandi, à la frontière avec le Burkina Faso, avait déjà fait six morts dans les rangs forces armées togolaises.