En Algérie les programmes français ont été interdits d’enseignement dans les écoles publiques et privées depuis la rentrée scolaire du 19 Septembre. S’il est vrai que ce choix serait symptomatique de la froideur des rapports entre Paris et Alger, il n’en demeure pas moins que Celui-ci répond à la volonté de mettre fin aux abus de certaines écoles qui privilégiaient les matières françaises au détriment du programme algérien.
Il y a quelques semaines juste avant la rentrée du 19 Septembre, un établissement privé algérien a été sommé par les autorités de ne plus enseigner le programme français aux élèves sous peine de sanctions. Comme elle, D’autres écoles dans le pays sont dans le même cas. « Un coup de massue, on ne sait plus quoi faire », résume une directrice.
En 2021, le ministère de l’éducation de base avait proposé aux écoles de poursuivre avec le programme en français en plus du cursus arabe normal. Un double programme jamais autorisé par la loi mais juste toléré avec les complicités internes. Début Août, ces établissements ont reçu un premier courrier parfois transmis par un huissier de justice informe une source, les sommant de se retirer de ce label sous peine de fermeture ou de poursuites pénales. On s’est exécutés relate un directeur.
L’enseignement de la langue française n’a toutefois pas été banni dans les écoles publiques et privées, elle continue d’être enseignée à raison de cinq heures par semaine. L’interdiction soudaine du programme français dans les établissements privés s’il est un symptôme des tensions entre Alger et Paris, il répond aussi à la volonté de mettre fin aux abus commis par certaines écoles qui ont privilégié les matières françaises au détriment du programme algérien. Un enseignement parfois dispensé de manière exclusive. Reconnaît un enseignant qui travaille à la fois dans le public et le privé. « Dans ses écoles lors des inspections il fallait cacher les manuels en français, ne pas les mettre dans les cartables des enfants car on pouvait les fouiller ». Confie-t-il.
En 2021, les déclarations du président Macron sur le système politico-militaire ont provoqué une grave crise diplomatique entre Paris et Alger. Des inspecteurs de l’éducation nationale avaient déjà multiplié des contrôles inopinés dans les écoles privées pour s’assurer que le Cursus national était bien enseigné et poussé à abandonner les programmes français.