Ils condamnent tous cette « tentative d’ébranler la démocratie ». Après l’assaut, ce dimanche 8 janvier, de lieux de pouvoir au Brésil par des bolsonaristes, la communauté internationale s’est élevée pour condamner cette invasion et soutenir le président Lula.
Des centaines de manifestants contestant l’élection du président Luiz Inacio Lula da Silva ont envahi et saccagé le Congrès, le Palais présidentiel et la Cour suprême avant d’être évacuées par l’armée. Les réactions des autres puissances ne se sont pas fait attendre.
Macron appelle à respecter la « volonté du peuple brésilien »
Emmanuel Macron a très vite appelé au « respect des institutions démocratiques » au Brésil et a souligné le « soutien indéfectible de la France » au président Lula. « La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ! Le Président Lula peut compter sur le soutien indéfectible de la France », a tweeté Emmanuel Macron, en français et en portugais.
Selon un communiqué distinct du ministère des Affaires étrangères, « la France condamne dans les termes les plus fermes les violences en cours visant trois institutions de la démocratie brésilienne : le Congrès, la présidence de la République et la Cour suprême ».
« Ces attaques constituent une mise en cause inacceptable du résultat d’une élection démocratique, remportée sans ambiguïté le 30 octobre dernier par M. Luiz Inácio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions de Président de la République fédérative du Brésil le 1er janvier. La volonté du peuple brésilien, qui s’est souverainement prononcé, doit être respectée », a ajouté le Quai d’Orsay. « La France exprime son soutien au président démocratiquement élu Lula et à son gouvernement. Elle assure le peuple brésilien de sa solidarité », conclut ce texte.
Plusieurs élus français macronistes et de l’opposition de gauche ont dénoncé les « attaques de l’extrême droite », comparant la situation avec l’invasion du Capitole à Washington par des partisans de l’ex-président Donald Trump, en janvier 2021.
Invité sur France 5, l’ancien président François Hollande a également réagi à cet événement : « Si nous ne nous battons pas en tant que citoyens pour faire respecter la démocratie ça se reproduira. »
L’UE et les États-Unis expriment leur « soutien total »
Des responsables de l’Union européenne ont également condamné l’invasion des institutions politiques à Brasília, exprimant leur « soutien total » au président Luiz Inacio Lula da Silva.
Le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sur Twitter sa « condamnation absolue » de cet assaut contre le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême brésiliens, et son « soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l’issue d’élections équitables et libres ».
Même soutien exprimé par le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui s’est dit « consterné » par les actes d’« extrémistes violents ». « La démocratie brésilienne l’emportera sur la violence et l’extrémisme », a-t-il tweeté.
La présidente du Parlement européen Roberta Metsola s’est dite « profondément préoccupée ». « La démocratie doit toujours être respectée », a-t-elle tweeté en portugais, ajoutant que le Parlement européen était « aux côtés » de Lula da Silva « et de toutes les institutions légitimes et démocratiquement élues ».
La Maison Blanche a elle aussi réagi en condamnant « toute tentative d’ébranler la démocratie au Brésil. » « Le président Biden (depuis le sud des États-Unis où il se trouvait dimanche, avant une visite au Mexique) suit la situation de près et notre soutien aux institutions démocratiques du Brésil est inébranlable », a tweeté Jake Sullivan, conseiller de la Maison Blanche.
Le président du Mexique Andres Manuel Lepez Obrador a exprimé son soutien à Lula. « Répréhensible et antidémocratique, la tentative de coup d’Etat des conservateurs au Brésil », a écrit le président mexicain sur Twitter. « Lula n’est pas seul, il a le soutien des forces progressistes de son pays, du Mexique, du continent américain et du monde », a-t-il ajouté.
Le président argentin Alberto Fernandez a insisté, lui aussi sur Twitter, sur « son soutien inconditionnel et celui du peuple argentin à Lula face à cette tentative de coup d’Etat ».
La Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni a estimé que « ce qui se passe au Brésil ne peut pas nous laisser indifférents. Les images de l’irruption dans les sièges des institutions sont incompatibles avec toute forme de désaccord démocratique. Le retour à la normale est urgent et nous exprimons notre solidarité aux institutions brésiliennes », a-t-elle déclaré sur Twitter.
Dans un communiqué, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dit soutenir « le gouvernement démocratique élu dans les urnes » et condamne « les actions des groupes qui s’opposent aux résultats légitimes ».