Trois quarts du budget qui lui a été alloué pour l’exercice 2023 ont été consommés en six mois seulement.
Au Cameroun, la situation financière de l’Assemblée nationale est intenable. L’ampleur de la situation a été révélée par le député Abba Kabbir Kamsouloum. Dans un courrier adressé au président de la chambre basse Cavayé Yeguié Djibril, le 17 juillet dernier, l’élu du Logone-et-Chari dresse un tableau sombre des finances de l’institution, « endettée à hauteur de 22 milliards de francs CFA. », selon Jeune Afrique. Ledit document nous apprend que trois quarts des 29,6 milliards de francs CFA du budget qui lui a été alloué pour l’exercice 2023 ont été consommés en six mois seulement. Il s’agit surtout du paiement des indemnités de session de députés et des salaires de son personnel.
La situation est telle que l’Assemblée nationale pourrait être en cessation de paiement dès le mois d’octobre. Si cela arrive, elle ne serait pas en mesure de couvrir les charges liées à la session d’examen et d’adoption du budget du pays, qui se déroule en novembre. Selon Abba Kabir Kamsouloum, cette situation est due à une série de mauvaises pratiques. Il cite le fait que le budget soit « exécuté totalement en marge des lois et règlements de gestion des finances publiques », les cas de « faux et usages de faux », de « marchés fictifs », de « surfacturations » ou encore de « missions fictives ». Les questeurs accusent l’actuel secrétaire général par intérim de la chambre, le magistrat Abdoulaye Daouda, dont la gestion serait marquée par une « incapacité à prendre des décisions et à assumer ses responsabilités