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CAMEROUN-OPINION : LE PRIX DE INCOHÉRENCE

C’est une pièce théâtrale particulièrement ubuesque qui se rejoue sur la scène politique. Elle présente des acteurs censément engagés pour le changement qui se réjouissent de l’infortune de leur frère d’arme. Le procès de l’adversaire commun laisse place à une surenchère de railleries contre un confrère, à qui est reproché de pousser le bras de fer jusqu’à son paroxysme

Les irrévérencieux n’ont pas droit de cité là où les usages obligent à combattre l’adversaire au moyen des armes qu’il a personnellement affûté. En agissant en marge de ce qui est convenu, le frère d’arme est devenu le bouc-émissaire idéal, qui devra endosser l’entière responsabilité des nombreux revers essuyés depuis l’ouverture de la bataille.

Rien de surprenant quand on sait les guerres de leadership qui rythment la vie politique. Ce qui est en revanche particulièrement étrange voire préoccupant, c’est de voir des femmes et des hommes, qui prétendent servir la cause du progrès, encourager les partisans de l’inertie à piétiner les libertés fondamentales pour étouffer le désir de changement exprimé par une partie de la classe politique. Ce comportement suscite des interrogations légitimes sur la cohérence de certains leaders et la sincérité de leur engagement en faveur d’une transformation radicale de la société. Néanmoins il reste un trait caractéristique du « système informel“ que nous aborderons très prochainement.

Les désaccords politiques autorisent-ils à transiger sur les règles qui régissent la vie démocratique et garantissent le plein épanouissement de tous les acteurs politiques?  Se féliciter, quand on est dans l’opposition, de la répression qui s’abat sur un adversaire politique, c’est offrir à l’appareil coercitif un levier essentiel à sa survie : la caution. Gardons à l’esprit que personne n’est à l’abris des injustices et de l’arbitraire. Quand ils ne reculent pas, ils progressent inévitablement au point d’engloutir tout le monde : le camp des soutiens inconditionnels et celui des silencieux, des neutres, qui n’ont jamais osé se prononcer parce que le drame n’avait pas encore frappé à leur porte. Une sagesse africaine nous le rappelle inlassablement : « la pluie tombe sur tous les toits. »

Redigé par:

Epiphanie Gueyop

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