Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute, a ordonné des mesures plus strictes dans l’attribution des permis de construire et le respect des normes de construction dans le pays. Le chef du gouvernement a donné les instructions lors d’une réunion interministérielle mercredi.
La réunion, visant à identifier les mesures nécessaires pour prévenir l’effondrement des bâtiments, a réuni certains membres du gouvernement, les gouverneurs des régions touchées ainsi que les autorités municipales. Elle est survenue après l’effondrement récent d’immeubles de deux étages dans les villes de Douala et de Ngaoundéré, tuant des dizaines de personnes et plusieurs autres avec des blessures potentiellement mortelles. Lors de la réunion interministérielle, la délivrance des permis de construire, l’érection des immeubles en milieu urbain et la loi régissant les constructions dans les villes et cités ont été sous le contrôle du Premier ministre et de ses collaborateurs.
Après près de deux heures de délibérations, Dr Joseph Dion Ngute a ordonné à ses collaborateurs présents d’utiliser des mesures plus rigoureuses dans l’attribution des permis de construire et le respect des normes de construction au Cameroun. Afin d’éliminer les risques potentiels posés par les bâtiments, le Premier ministre a demandé aux personnes présentes de veiller à l’application ferme des lois régissant la construction et au contrôle plus strict des bâtiments en construction dans les zones urbaines. Le Premier ministre les a également implorés de mettre en œuvre des campagnes de communication agressives pour sensibiliser les parties prenantes et la population en général sur la nécessité de respecter les normes de construction.
D’autres mesures, a-t-il dit, ont porté sur l’identification des bâtiments qui constituent une menace pour la population en vue d’une démolition prochaine et une plus grande vigilance dans la délivrance des permis de construire. Les autorités municipales ont également été appelées à exercer efficacement leur rôle de chien de garde dans leurs différentes communes pour prévenir les catastrophes résultant de constructions non conformes aux normes.
Après avoir décrit les différentes mesures visant à prévenir de nouveaux effondrements de bâtiments, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’elles doivent être appliquées avec effet immédiat, conformément aux instructions du chef de l’État, le président Paul Biya. Parmi les participants à la session d’hier figuraient les ministres René Emmanuel Sadi de la communication, Paul Atanga Nji de l’administration territoriale, Henri Ayebe Ayissi des propriétés de l’État, des levés et du régime foncier, et Célestine Ketcha Courtes du logement et du développement urbain. Les gouverneurs des régions du Littoral et de l’Adamaoua, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et Kildadi Taguieke Boukar, respectivement, ainsi que des représentants des maires étaient également présents.
La réunion est intervenue à la suite de l’effondrement d’immeubles à Douala et à Ngaoundéré le mois dernier. Le 23 juillet, un immeuble de deux étages, avec plus de 60 occupants, s’est effondré dans le quartier Mobile Guinness de la commune de Douala V. Plus de 40 personnes ont été confirmées mortes, tandis qu’une dizaine de personnes ont été sauvées des décombres et transportées d’urgence à l’hôpital. Un jour après l’incident de Douala, un immeuble de quatre étages en construction s’est effondré à Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua, tuant une femme et ses trois enfants.
L’incident s’est produit dans les environs de la Côte d’Azur à Baladji, à Ngaoundéré. Par ailleurs, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtes, a déclaré que les autorités municipales du pays ont été dotées d’instruments juridiques pour assurer la bonne construction des bâtiments, tant au niveau des études que de l’exécution. Dans une circulaire du 28 juillet, le ministre Ketcha Courtes a imputé les malheureux accidents qui ont fait plusieurs morts au non-respect des règles de construction. Citant la loi du 21 avril 2004, régissant l’urbanisme au Cameroun, elle a appelé les maires et maires des villes à engager une campagne d’identification des immeubles et chantiers à risque, afin d’engager, le cas échéant, des procédures conduisant à la démolition.