Les relations internationales entre le Niger et les pays disposant de bases militaires sur son territoire prennent un nouveau tournant, marqué par la décision du gouvernement nigérien de réviser l’ensemble des accords militaires. Cette annonce, formalisée dans une correspondance adressée aux représentations diplomatiques des pays concernés par le ministère des affaires étrangères du Niger, s’inscrit dans le contexte du mouvement de révolution enclenché le 26 juillet 2023. Objectif affiché : redéfinir ces accords dans une perspective de coopération bilatérale revigorée et rééquilibrée, préservant les intérêts et la souveraineté du Niger.
Après la dénonciation des accords de défense et de sécurité avec la France au lendemain du coup d’état du 26 juillet ainsi que le retrait définitif des soldats français du Niger, cette révision va concerner particulièrement quelques pays qui continuent de maintenir une certaine présence militaire au Niger.
Il s’agit des Etats-Unis avec près d’un millier de soldats stationnés dans le nord du pays notamment sur la base aérienne 201 d’Agadez, l’Allemagne avec une centaine d’éléments à Niamey ainsi que de l’Italie et la Belgique qui ont également un partenariat militaire avec le Niger.
Conformément à leurs engagements et pour se démarquer de l’ancien régime ainsi que la polémique des dernières années sur la présence des bases étrangères au Niger, les nouvelles autorités militaires ont annoncé que désormais, le stationnement des troupes étrangères sur le sol nigérien sera strictement encadré par les textes et soumis à des nouvelles conditionnalités.
«Le Niger entend désormais encadrer strictement par des textes le stationnement de forces étrangères sur son territoire », a par exemple déclaré le ministre d’Etat, ministre de la Défense national, le général de corps d’Armée Salifou Mody, le 19 décembre dernier suite à l’entretien qu’il a accordé à son homologue allemand, Boris Pistorius, alors en visite à Niamey.