Une nouvelle étude tire la sonnette d’alarme : la coupe massive des forêts en Afrique de l’Ouest met en danger l’accès à l’eau potable pour des millions de personnes. Au Ghana, au Niger et au Nigeria, plus de 122 millions d’habitants sont désormais exposés à de l’eau insalubre, un chiffre en forte augmentation. Les ONG appellent les gouvernements à agir d’urgence pour protéger les forêts, un maillon vital de la chaîne de l’eau douce.
Une crise silencieuse et ses conséquences dramatiques
C’est une crise souvent passée sous silence, mais dont les conséquences sont potentiellement dévastatrices. Un rapport intitulé « From Roots to Rivers », publié par les organisations non gouvernementales (ONG) WaterAid et Tree Aid, révèle l’impact alarmant de la déforestation sur la qualité et la quantité de l’eau disponible en Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, au Ghana, au Niger et au Nigeria, 122 millions de personnes vivent dans des zones à haut risque où l’eau est de mauvaise qualité, voire insalubre. Ce nombre représente 45% de la population de ces trois pays et a augmenté de 20 millions de personnes en seulement cinq ans, soulignant l’urgence de la situation.
Les arbres : des filtres naturels essentiels
La déforestation fragilise gravement les sources d’eau douce car les forêts remplissent des fonctions cruciales :
* Elles stabilisent les sols (empêchant l’érosion).
* Elles filtrent les polluants naturels.
* Elles régulent les précipitations.
Lorsque les arbres disparaissent, ces mécanismes naturels sont perturbés. En s’ajoutant aux effets du changement climatique, la perte des forêts provoque l’accumulation de sédiments et de polluants dans les réserves d’eau (rivières, lacs, barrages), réduisant ainsi drastiquement l’eau disponible et sa qualité.
Le Niger, pays le plus touché
Le rapport met en lumière des situations particulièrement critiques.
* Le Niger est le pays le plus sévèrement touché : près de 99,5% de ses eaux de surface sont désormais exposées à la sédimentation et à la mauvaise qualité.
* Au Nigeria, 85,6 millions de citoyens vivent dans des zones hautement vulnérables.
* Le Ghana, quant à lui, a perdu près de 300 000 hectares de végétation chaque année entre 2013 et 2025, ce qui a lourdement dégradé la qualité de son eau.
Un appel à l’action immédiate
Pour les ONG, il est clair : il est impossible d’assurer la sécurité de l’eau sans une gestion durable et rigoureuse des forêts.
Elles exhortent les gouvernements de la région à prendre deux mesures impératives :
* Intégrer la protection des forêts dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique.
* Investir massivement dans des services d’eau résilients, équitables et accessibles à toutes les communautés vulnérables.
L’avenir et la santé de 122 millions de personnes dépendent désormais directement de la survie des arbres.
