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Dénis Emilien Atangana, président du front des démocrates du Cameroun : « Ces mesures ne présagent rien de bon »

Monsieur le président les mesures du chef de l’État sont-elles de nature à ramener la sérénité parmi les enseignants ?

Les mesures ordonnées par les prétendues hautes instructions du président de la République sont pour la plupart cosmétiques et ne peuvent pas résoudre le problème des enseignants à long terme. Au FDC en tant que parti républicain nous pensons qu’il faut d’abord avant toute chose mobiliser et apurer les 181 milliards de dette. J’ai l’impression que le gouvernement souffre de la maladie de l’oubli encore appelé Anzaemeur. Les solutions dont vous faites allusions sont identiques à celles de 2017. Il faut aller plus loin pour régler ce problème durablement.

Avez-vous l’impression monsieur le président que ces mesures sont définitives ou c’est juste pour calmer le jeu ?

Justement ces mesures ne présagent rien de bon concernant l’amélioration des conditions de travail et de vie de la corporation enseignante. En effet, les légitimes revendications des enseignants sont bien plus sérieuses que le gouvernement ne veut l’admettre. Comment comprendre que les enseignants sont l’un des seuls corps à vivre dans une telle précarité ? L’on vite fait de dire qu’ils ont les plus gros salaires cependant l’on oublie de dire à la population que l’enseignant de catégorie A2 plafonne à l’indice 1140 ce qui correspond à un salaire maximum de 352 000 tandis que les magistrats plafonnent à l’indice 1400 donc plus de 400 000 frs de salaire sans oublier qu’il sortent de l’école un indice (535) devant les enseignants (465) sans oublier le fait qu’ils sont boursiers depuis l’école de formation alors que les enseignants n’ont rien.

J’invite donc le gouvernement à prendre la mesure du problème et d’apporter des solutions concrètes aux réelles revendications des enseignants qui sont bien au-delà du paiement de la dette de l’État vis à vis d’eux : 1- la révision, la signature et l’application immédiate de leur statut particulier qui consacre la revalorisation de leur salaire, 2- l’automatisation de leurs actes de carrière (avancements, allocations familiales, sujétion,…), 3- la définition d’un profil de carrière cohérent qui supprime toutes les subjectivités liées au caractère discrétionnaire des nominations, 4- le paiement immédiat de leurs prestations aux examens officiels, 5- l’harmonisation de leur prime de rendement trimestre à un taux raisonnable et digne des hauts cadres qu’ils sont au lieu des 2000 francs qu’ils perçoivent dans certains établissements,…

C’est en appliquant ces mesures de manière immédiate je précise que les enseignants pourront être à l’aise au lieu de leurs servir des mesures d’application Progressive.

Au niveau de l’application de ces mesures, est ce que les institutions concernées vont vraiment s’exécuter ?

Sachant comment fonctionne le système dirigeant, il serait naïf de faire confiance à ces gouvernants ce d’autant plus que la corruption est une marque de fabrique de ce système. Elle est d’ailleurs l’une des causes de l’expression du ras le bol des enseignants qui se font raquetter par des agents publics du Minfopra, du Minfi et même de leur propre ministère.

Les institutions du Cameroun ne sont-elles pas assez forte pour exécuter la volonté du chef de l’État ?

Rien à voir avec la force des institutions mais plutôt avec les priorités des dirigeants. Lorsqu’on a un régime dont les priorités sont les dépenses de sécurité (armée, police, image de marque de l’État,…) Et que de surcroît il n’y a pas de prévision dans la gouvernance il n’est pas surprenant de voir l’érection des mouvements de grève de part et d’autres.

Redigé par:

Epiphanie Gueyop

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