Dr Marlyse Peyou, Biochimiste et experte en santé publique, par ailleurs directrice de Reece International Research Consortium (RIRCO), décline les avancées de la promotion et la valorisation des médicaments traditionnels améliorés au Cameroun.
Est-ce que vous avez l’impression que votre appel est écouté depuis que vous vous êtes lancé dans la promotion des médicaments traditionnels ?
Il est très écouté ! Cette année, le Cameroun a homologué 10 médicaments traditionnels. Je ne suis pas la seule à travailler. Nous sommes nombreux, nous sommes passés à l’Assemblée nationale. Il y a des sénateurs et élus de la nation qui ont approuvé ce que nous sommes en train de faire et qui nous accompagnent. Avant il n’y avait pas de loi relative à la médecine traditionnelle, mais depuis quelque temps un projet de loi existe et les parlementaires nous convient pour solliciter nos expertises sur cette loi. Auparavant, on n’avait pas de laboratoire au développement de la médecine traditionnelle, nous avons pu monter un laboratoire. En ce moment nous avons en pépinière plus de 33000 plants et nous avons déjà plantés plus de 6100 plants.
Existent-ils des officines qui peuvent commercialiser ces médicaments ?
Tous ceux qui ont été homologués sont en pharmacie. Le médicament comme le Ngul Be Tara est en pharmacie. Tout ce que nous faisons, nous le faisons avec des pharmaciens. Les ethno-pharmacologues attendent que le volet pharmacopée traditionnelle soit développé. En se faisant nous devons respecter la loi.
Qu’est ce qui justifie la tenue de cet atelier de formation de plus de 4 semaines à l’Institut supérieur Joseph Ndi Samba ?
Les camerounais doivent attendre beaucoup de choses, l’industrie du médicament vaut 1000 milliards de dollars en terme de chiffres d’affaires, la part de l’Afrique dans ce marché est de 1%. De ce fait, nous voulons mettre la science, la recherche dans nos médicaments traditionnels et par ce canal, nous voulons encourager l’entrepreneuriat dans le domaine pharmaceutique, perfectionner les recherches dans la manipulation du matériel génétique de n’importe quel organisme grâce à l’outil informatique. Nous pouvons détecter n’importe quelle épidémie afin de ne plus dépendre de l’Occident.