Les conflits dans les quatre coins du monde ont révélé des conséquences graves sur l’humanité. Ils ont en effet contraint plus de 100 millions de personnes à se déplacer. Le chiffre est du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), rendu publique dans un rapport publié le 24 Mai 2022.
Pour mieux cerner le problème, il vaut mieux ne pas faire de différence ici, entre réfugiés à l’étranger ou déplacés à l’intérieur de leur propre pays. Présentée sous ce prisme, on est choqué de savoir que des millions de personnes installées dans leur propre pays, sont sans le moindre logis ou poser la tête, à la belle étoile, à la merci de la nature, si changeante, si agressive parfois. La situation est de l’ordre du jamais vu depuis que le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés tient les comptes. Et en 2022, l’impact de la guerre en Ukraine a été massif. Les exilés toutes catégories confondues représentent désormais plus de 1 % de la population mondiale. S’ils étaient rassemblés dans un seul pays, ce serait le 14e le plus peuplé au monde. Un peu moins que les Philippines, mais plus que l’Égypte.
Cent millions de personnes déracinées, arrachées à leurs origines et à leurs sources, « c’est un record que nous n’aurions jamais dû atteindre », s’indigne Filippo Grandi, le patron du HCR. Contrairement à une idée reçue, les personnes qui ont pris la fuite de chez elles et ont trouvé refuge à l’étranger sont minoritaires. Plus de 53 millions de personnes vivent aujourd’hui déplacées dans leur propre pays à cause des violences, nées des instabilités politiques, et des guerres civiles qui s’en suivent. Et 2021, de ce point de vue, a été une année noire. Avec le pourrissement du conflit éthiopien, le retour des Talibans et l’insécurité croissante en Afrique subsaharienne.
Mais en 2022, c’est l’Ukraine qui a fait exploser toutes les prévisions. Même les plus pessimistes. En jetant, en quelques mois seulement, plus de 15 millions d’Ukrainiens sur les routes : 8 millions à l’intérieur du pays et 6 millions qui se sont enfuis à l’étranger. La gravité de la situation impose à la communauté internationale, un réel besoin de réfléchir aux solutions et un véritable élan de solidarité internationale. On a déjà vécu cet élan de solidarité autour de l’Ukraine avec l’attaque de la Russie, mais pour quel résultat ? Mais de manière globale, il s’agit d’un long et complexe processus, qui commence naturellement par la prise de conscience de la condition humaine.
Les reportages et autres programmes réalisés sur les conditions de vie dans les camps de réfugiés font froid au dos. L’être humain, avec toute la valeur et tout le prestige qu’on lui connait, est malheureusement ramené à un simple animal qui manque de tout, dans des conditions et dans un environnement hostile, agressif, impitoyable. Pourtant la situation ne choque pas grand monde puisque les conflits se déclarent chaque jour, les rebelles attaquent chaque jour, personnes ne prends conscience des conséquences sociales des guerres. Les mesures palliatives pour secourir des refugiés ne sont pas à notre sens des solutions. La solution est dans la prise de conscience de tous, que l’être humain mérite respect et considération et donc que c’est dans les mentalités et les comportements qu’il faut trouver des solutions pour lui rendre sa dignité.
Si chacun travaillait au fond de lui à mettre un accent sur la valeur de la vie et si la communauté internationale jouait une véritable carte de la paix, sans parti prix et sans intérêts sous- jacents, peut être que la pari de remettre l’homme au centre des préoccupations serait gagné.
