Pour atteindre leur objectif, les autorités compétentes vont recenser localité par localité les entreprises qui emploient le personnel de nationalité étrangère.
Après la sensibilisation et des sanctions infligées à certaines entreprises qui emploient les travailleurs de nationalité étrangère, le gouvernement passe à la vitesse supérieure. « A partir du mois de juin, il y aura des expulsions effectives des lieux de service des expatriés en situation irrégulière », a annoncé Jeanine Ngo’o Eba, directeur de la régulation de la main d’œuvre au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle(Minefop). Elle s’exprime dans les colonnes de Cameroon Tribune.
Pour atteindre leur objectif, les autorités compétentes vont « faire un recensement localité par localité, de toutes les entreprises qui emploient le personnel de nationalité étrangère ». Après deux semaines, la mission interministérielle conduite par les responsables du Minefop, du ministère des Finances(Minfi), de la Délégation générale à la Sureté nationale(Dgsn) et du ministère du Travail affiche un bilan qui appuie les données selon lesquelles, sur les 10 000 travailleurs étrangers au Cameroun, seulement 4 000 sont en situation régulière (40%) contre 6 000 en situation irrégulière (60%). Pour illustration, sur la vingtaine d’entreprises visitées à Yaoundé, le cadre du Minefop affirme qu’ « à peine deux ont des expatriés en situation régulière, ayant bénéficié de l’autorisation du Minefop à exercer une activité professionnelle au Cameroun ».
Il faut noter que la main-d’œuvre étrangère clandestine privilégiée dans divers domaines au détriment des locaux pour le présumé motif de manque d’expertise, contribue à aggraver au fil des ans, le taux de chômage au Cameroun.
Cependant, le départ de ces travailleurs étrangers-en cas de non régularisation des chantiers pourrait perturber l’évolution des travaux. En effet, le Minefop redoute des « désagréments préjudiciables au fonctionnement des entreprises et à l’exécution des grands projets d’investissement publics et privés, à travers l’expulsion hors des lieux de service des travailleurs en situation irrégulière ».