Originaire de Bakouré dans l’Est de la Guinée Conakry et fils de paysan, Moussa DADIS CAMARA n’a pas bénéficié d’une enfance dorée. Après ses études de Droit à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, il intègre les forces armées en 1990. Les premières années de service du jeune militaire lui imposent une succession d’événements qui le portent au soir du, 23 Décembre 2008 à la Magistrature Suprême alors qu’il n’a que 34 ans mais déjà capitaine. Seulement, c’était peut-être là, le début de la descente aux enfers.
Né le 29 Décembre 1964 à Bakouré dans l’Est du pays, il emprunte le prénom Moussa à son père paysan pour ajouter au sien. Jeune adulte, Moussa Dadis Camara ne laisse pas le souverain d’un étudiant brillant selon ses anciens camarades de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry où après le Baccalauréat, il s’inscrit pour ses études de droit. En 1990, il fait son entrée dans les forces armées six ans après l’entrée au pouvoir de Lassana CONTÉ. Et c’est à l’intendance qu’il fait carrière. D’abord comme chef de session de carburant puis comme directeur général des hydrocarbures de l’armée gérant alors des milliards de francs Guinéens.
Mais jusqu’à présent, il s’était fait remarquer comme meneur d’hommes en 2007 au printemps de la révolte des soldats qui réclamaient notamment le paiement d’arriérés de soldes et une augmentation à leur traitement. Il s’est aussi fait remarquer, pour avoir participé activement à la mutinerie de mai avec succès quand les soldats mécontents réclamèrent le paiement de primes promises et la libération des militaires détenus. Parfois présenté comme Personnage sulfureux, il est capitaine d’armées à peine la trentaine sonnée. A 34 ans, il s’autoproclame président le 23 Décembre 2008 après le décès de Lassana Conté. Il met donc sur pied le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD). Poste qu’il occupe jusqu’au 15 janvier 2010.
Un léger passage à la magistrature suprême tinté par des sorties quelquefois controversées pour les uns et osées pour les autres. Ses discours prônent la rupture totale avec la France et, le Néocolonialisme. Pour le jeune capitaine au pouvoir, le salut du peuple Guinéen ne saurait dépendre de l’Elysée. Position qui refroidit ses rapports avec l’Occident, ses partisans craignent pour sa vie car il ne porte pas les gangs pour dénoncer les injustices connues par son pays et le continent africain pendant la période coloniale.
Certains le trouvent aussi Narcissique car plusieurs fois, il n’hésite pas à vanter ses propres mérites. Ensuite viendra cette tentative d’assassinat. 2009, Dadis Camara est blessé sur la tête par son aide de camp. Il doit quitter ses fonctions présidentielles après plusieurs semaines de convalescence. Hospitalisé au Maroc, puis au Burkina Faso il passera douze ans en exil avant de revenir en Guinée à la faveur d’une mesure politique décrispation de pouvoir prise par le Pr Alpha CONDÉ.
Par la suite, il est arrêté et jugé pour son rôle supposé dans les massacres perpétrés au stade le 28 Septembre 2009. Alors que ledit procès est ouvert depuis quelques mois et que d’autres débats étaient programmés pour le 6 Novembre, il vient encore une fois de plus de faire parler de lui en nous servant un autre film en 24h. D’abord une évasion spectaculaire mais qualifiée d’enlèvement par son avocat, ensuite une nouvelle arrestation et incarcération dont les anecdotes resteront sans doute dans les annales de l’histoire. En attendant le prochain épisode de la Saga Dadis Camara qui semble loin d’avoir livré tous ses secrets, l’homme reste néanmoins fidèle à une chose, son côté imprévisible.
